Une nouvelle fois, “Les Cahiers de Tinbad” surprennent dans leur traversée des images, de la littérature, de la poésie et des idées.
Renonçant à toutes présupposés, Guillaume Basquin et Christelle Mercier agissent comme des révélateurs en nous sortant d’un monde confiné par les grâces et parfois les (volontaires) disgrâces qu’ils proposent.
Tout ici est dirigé par une sorte de liberté de création, autant pour saluer des maîtres (dont Godard qui ouvre ce numéro via Jacques Sicard et X — mais aussi Soljenitsyne, Fitzgerald) que les auteurs du temps (Tristan Félix, Didier Ayres, Clause Minière et Basquin lui-même) en des “reprises perdues” ou pour décrire le monde entre autres du conspirationnisme (Mehdi Belhaj Kacem).
Mais existe aussi une belle approche de ce qu’est l’écriture. Elle va, comme l’écrit Minière, “vers le point qui décide” car elle échappe à tout auteur et le transforme : tout créateur est manipulé par ce qu’il fait. Il ne sait où cela le mène mais c’est à ce momen– là que l’écriture a quelque chose à montrer et les images à dire. D’où, et comme l’écrit Ravier, “des messes expéditives” qui ne connaissent ici ni dieux, ni maîtres.
jean-paul gavard-perret
Les Cahiers de Tinbad n° 14, Editions Tinbad, Paris, mai 2023, 128 p. — 18,00 €.