Philippe Sollers est d’une certaine manière le “héros” caché de ce livre. Il en est le guide et l’ordonnateur prudent. Marc Pautrel l’accompagne depuis longtemps dans la revue “L’Infini”, et la collection du même titre qu’il dirige.
« J’ai la chance de travailler avec l’un des plus grands romanciers vivants, tout à la fois auteur et éditeur depuis soixante-ans, un cas unique dans l’histoire littéraire, d’ailleurs célébrissime, et un homme de si précieux conseils pour moi depuis une quinzaine d’années que nous nous connaissons » écrit-il.
L’écrivain, sous la bienveillance et l’éthique de Sollers, parie sur la vie heureuse, pour fuir de qui l’entrave et même si le mal rampe. C’est d’ailleurs ce qui fait la grâce particulière du roman d’un tel “parleur” et raconteur d’histoires. Elle veut échapper au drame et à ce qui tue.
Ce que l’auteur retient, c’est la trace des souvenirs merveilleux, d’instants partagés avec la sœur du narrateur même si une maison où tout s’est passé va être emportée par un bulldozer.
Mais au moment où se perd ce qui fut, des instants sauvés permettent toutefois de remonter le temps en faisant disparaître les profondes raisons d’une séparation sororale et d’autres absences.
jean-paul gavard-perret
Marc Pautrel, Un merveilleux souvenir, Gallimard, Coll. L’Infini, 2023, 88 p. — 12,00 €.