Cet ouvrage rassemble le cycle de la “Trilogie du travail”. A savoir “En un combat douteux “, “Des souris et des hommes” et “Les Raisins de la colère” . Mais s’y retrouve aussi le roman dit de la maturité de l’auteur : “À l’est d’Éden”.
Se donnent donc ici les oeuvres majeures de celui qui plus qu’un autre à mis en exergue la réaction des hommes à la pression du groupe. Ce combat reste souvent difficile mais Steinbeck lui donne pafois une dimension épique, parfois des ressorts plus simples mais où la fragilité des êtres est toujours mise en exergue.
Divers types de dramatisation transforment la parole de chaque livre suivant des moments et endroits différentes là où néanmoins il est toujours nécessaire de poser presque les mêmes questions (déclinées de diverses façons) afin de montrer ce qui existe à travers certains invariants sociaux.
Les romans évoquent des vies en mouvements et l’auteur ne se contente pas de regarder le réel : il le nourrit à travers des énergies parmi parfois les plus farouches et les plus obscures.
D’où cettte succession de fictions pour mettre à nu, par l’énigme et l’injonction de l’écriture, des émotions qui excèdent la pensée pour mieux soulever ce qui abat souvent les hommes mais les fait vivre — certes plutôt mal que bien..
jean-paul gavard-perret
John Steinbeck, “Romans”, trad. par J.-C. Bonnardot, Maurice-Edgar Coindreau, Edmond Michel-Tyl et Charles Recoursé. Édition publiée sous la direction de Marie-Christine Lemardeley-Cunci, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2023, 1664 p.