Occupe-toi d’Hortense ou les trous dans la raquette
De la participation à l’aventure de la revue TXT, Le Pillouer n’aura pas retenu grand chose sauf peut-être sa confrontation aux “Illuminations” de Rimbaud et ce, en une exploitation plus qu’une exploration sous forme d’enquête autour des énigmes posées par ce livre.
D’où en guise de hors-d’oeuvre ses explications de textes fastidieuses et rasoirs mais dont l’essayiste se dit avoir conscience tout en s’affirmant pour se justifier victime de son époque.
Certes, l’auteur pour sauver le meuble, use d’un rire faussement auto-dérisoire car il ne se prend pas pour rien. Et il a raison : une pléiade d’admirateurs lui polissent l’intellectuelle myrtille. Ce qui est un comble pour celui qui prétend se moquer des exégètes rimbaldiens afin de prendre leur place et en utilisant parfois des calembours bons politiques.
Sous leur cairn (trompeur), l’auteur prétend, en trouvant Hortense, soulever un autre Rimbaud (son enfance comprise). Néanmoins, hors l’humour, rien de bien neuf ici. L’auteur estime, après ses analyses poétiques, amuser sardoniquement des “cabrioles sodomiques” de saisons en en faire, mais ça ne mène pas très loin et pour cause. Un trou reste un trou, madame ou non n’y change rien.
Mais il y a de quoi ravir le bobo wokiste qui se contente de peu, surtout quand tout semble limpide là où l’écriture rimbaldienne reste bien plus ambiguë que le prétend l’auteur. De fait, il botte en touche en voulant à tout prix rendre simple ce qui ne l’est pas forcément.
Mais un certain public bien disant sera esbaudi par le laxatif d’une telle réduction du polymorphisme. Par le trou d’un tel culte prétend s’atteindre “L’ivresse libidineuse de la fouille”. Mais ce qui reste ici tient d’une fondue en une trouée psychique et mentale de l’amateur de fromage.
jean-paul gavard-perret
Pierre Le Pillouër, Trouver Hortense — journal de lecture à la lettre des Illuminations, Ulysse fin de siècle, 2018 — 14,00 €.