L’écrivain est (une ?) personne. L’un est dessous, l’autre dessus. Chacun finit ce que l’autre a commencé dans des avances qui n’ont pas de termes et s’étendent pour allonger l’existence. Et ce, assez près pour la toucher jusqu’à ce que ces deux corps finissent par se reposer même si affirmer qu’ils seront en paix serait trop dire.
Car c’est vieux comme le monde, les désirs une fois désenfouis attisent à qui mieux mieux les sens. Les peaux s’irisent à la sueur de pigments mêlés et en un tel cyclone toute pudeur est emportée.
C’est d’ailleurs moins une histoire d’amour que de miroir et la juste résonance d’une chair à la chair dans ce qui naît au coup de dès du hasard à qui sait le solliciter. Chacun se “vertige”, quitte le sol, devient double phonétique dans la turbulence des cellules pas forcément grises car un doute est permis : il n’y a personne ou au contraire de la personne ?
jean-paul gavard-perret
Patrick Kéchichian, L’écrivain, comme personne, Éditions Claire Paulhan, 2023, 160 p. — 18,00 €.