Maria Climent Huguet, Gina

Avant, pen­dant et après

Ce roman à la pre­mière per­sonne prouve qu’il est — par ce choix — d’inspiration auto­bio­gra­phique. Si la nar­ra­trice est intro­ver­tie : c’est sans doute, et comme son auteure,  pour cela qu’elle écrit. D’autant qu’elle trouve là de quoi don­ner cours à son iro­nie.
Il s’agit d’une sorte de roman de for­ma­tion ou de défor­ma­tion puisque, après avoir vécu des évè­ne­ments plus ou moins tru­cu­lents, à la jeune femme insou­ciante fait place celle qui per­dure néan­moins dans l’humour pour affron­ter la maladie.

Celle qui vou­lait tout faire, igno­rait l’ennui et regar­dait bizar­re­ment tout et tout le monde, découvre qu’elle est atteint d’une sclé­rose en plaques. Quand la mala­die sur­vient, tout semble s’arrêter : ter­mi­nés non seule­ment l’enfance dans un vil­lage envahi de mous­tiques mais aussi, plus tard, les nuits de fête dans Bar­ce­lone, les soi­rées entre copines ou les expé­riences amou­reuses réglées ensuite par une thé­ra­peute près particulière.

Pour autant, la nar­ra­trice conserve son éner­gie vitale et elle fait preuve, face à son état, de luci­dité et de drô­le­rie dans un mixage de forces et de ten­dresses. Si bien que la mala­die ne la réduira pas en vic­time.
Et au bout d’un che­min fait d’un désir d’enfant de plus en plus pré­gnant, existe un amour les­bien qui peut ser­vir de clé à une telle fiction.

jean-paul gavard-perret

Maria Cli­ment Huguet, Gina, tra­duit du cata­lan par Car­men Fer­nan­dez Mon­tava, Edi­tions des femmes — Antoi­nette Fouque, Paris, 2023, 256 p. — 18,00 €.

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