Ignorant, parfois à son corps défendu, les convenances, le discours reste le porte-flambeau de l’inconscient, de ses cils de lune et ses fines pelures d’oignon qui ne connaissent pas de cendres. Surgit alors leur ob-scène où le mot dit dépasse du lit du fleuve Amour.
Tout, au moindre écart de conscience ou au sein même de sa maîtrise, devient mouvant, sinueux, ondoyant, comme un vol de grues ou des oies ocarines.
Néanmoins, la littérature ne peut prétendre à une telle hauteur sauf à s’obliger au “regard du sourd”, englobant, hypothétique là où il s’agit d’apprendre à saisir ce qui bourgeonne entre nervures et murmures dans l’aquosité de l’encre.
Celle-ci d’ailleurs s’effraie en pensant que celui qui la dépose s’estime poète mais ne possède en lui rien du Palissy cherchant l’entaille. Il ne laisse que des pattes inclinées, incurvées, libellules clignotantes.
Elles croient vibrer d’éclats de fils drus mais restent les cernes au-dessus desquels un tel scripteur regarde l’heure qui passe, ignorant que toujours il faut éliminer ce que le sinistre penchant à l’écriture oblige.
jean-paul gavard-perret