Pascalle Monnier, Touché

Deve­nir Stradivarius

Entiè­re­ment rédigé à l’infinitif, ce livre per­met d’émettre un pro­jet, peut-être une espé­rance sans rien que ne soit dit de sa pos­sible arri­vée ou d’engendrement psy­cho­lo­gique et encore moins bio­gra­phique de la part de l’auteure.
Dès lors, le lec­teur peut se retrou­ver non dans le réel mais en une autre vie atem­po­relle.

D’où une suite de sou­haits qui peuvent aller d’un rêve (“deve­nir vio­lo­niste et pos­sé­der plu­sieurs Stra­di­va­rius”) à des élé­ments plus tan­gibles comme ne pas péné­trer dans une église pour ne pas seule­ment  y allu­mer des cierges et éprou­ver de la com­pas­sion pour soi-même.

Il y a aussi des conseils lin­guis­tiques et lit­té­raires : réap­prendre l’anglais et l’allemand, accep­ter de ne rien à com­prendre à Joyce (ce qui est un peu fort de café).
Mais l’auteure pré­sente encore des conseils plus pré­cis ou des voeux pieux comme aban­don­ner toutes manies, superstitions.

Mais appa­raissent aussi des pro­po­si­tions plus spé­cu­la­tives sur la méta­phy­sique, les mora­listes. et la reli­gion–  le tout, sans céder “ni à la rési­gna­tion ni à l’exaltation.” lors d’un séjour pro­longé devant l’ordinateur.
Qu’importe alors les effon­dre­ment sym­bo­liques qui tiennent le monde.

Tout ainsi avance en sorte de comp­tines et c’est un ravis­se­ment ou une sucre­rie qui se déguste pour le bien que ça fait.
Le men­tal s’en trouve  ravi et satisfait.

jean-paul gavard-perret

Pas­calle Mon­nier, Tou­ché, P.O.L., 2023, 64 p. — 13,00 €.

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Filed under Espaces ouverts, Poésie

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