Entièrement rédigé à l’infinitif, ce livre permet d’émettre un projet, peut-être une espérance sans rien que ne soit dit de sa possible arrivée ou d’engendrement psychologique et encore moins biographique de la part de l’auteure.
Dès lors, le lecteur peut se retrouver non dans le réel mais en une autre vie atemporelle.
D’où une suite de souhaits qui peuvent aller d’un rêve (“devenir violoniste et posséder plusieurs Stradivarius”) à des éléments plus tangibles comme ne pas pénétrer dans une église pour ne pas seulement y allumer des cierges et éprouver de la compassion pour soi-même.
Il y a aussi des conseils linguistiques et littéraires : réapprendre l’anglais et l’allemand, accepter de ne rien à comprendre à Joyce (ce qui est un peu fort de café).
Mais l’auteure présente encore des conseils plus précis ou des voeux pieux comme abandonner toutes manies, superstitions.
Mais apparaissent aussi des propositions plus spéculatives sur la métaphysique, les moralistes. et la religion– le tout, sans céder “ni à la résignation ni à l’exaltation.” lors d’un séjour prolongé devant l’ordinateur.
Qu’importe alors les effondrement symboliques qui tiennent le monde.
Tout ainsi avance en sorte de comptines et c’est un ravissement ou une sucrerie qui se déguste pour le bien que ça fait.
Le mental s’en trouve ravi et satisfait.
jean-paul gavard-perret
Pascalle Monnier, Touché, P.O.L., 2023, 64 p. — 13,00 €.