Fred Duval, Jean-Pierre Pécau & Colin Wilson, Nevada — t.04 : “Jack London”

Quelles ren­contres…

Dans ce qua­trième volet de la série, les auteurs mettent en scène Jack Lon­don, un écri­vain de grand renom et les ter­ribles luttes sociales du début du XXe siècle.

La nuit, dans la baie de San Fran­cisco, Louise et Nevada dérobent des casiers d’huîtres. Avec leur revente, ils pour­ront se nour­rir un mois et cou­cher dans un vrai lit avec des draps propres, ajoute Louise.
Sur­pris par la patrouille de pêche, ils s’échappent mais sont tra­qués par le vapeur de la milice recru­tée par les ostréi­cul­teurs. Sans états d’âme, les mer­ce­naires les mitraillent. Ils aban­donnent leur voi­lier en plon­geant. Alors qu’ils sont entraî­nés vers le large, un homme les secoure. Il se pré­sente comme John Lon­don mais tout le monde l’appelle Jack.

Louise, deve­nue une per­son­na­lité de l’univers du cinéma est inter­viewée parce que le pro­cès de William Carl­sen va débu­ter. Celui-ci est accusé de meurtres sur le tour­nage d’un wes­tern. Louise Hatha­way et Nevada Mar­quez, témoins du drame, veulent racon­ter com­ment dans leur jeu­nesse, ils ont croisé le che­min de l’ignoble Carl­sen. C’est une his­toire dont ils n’ont jamais voulu par­ler, ni à leur amis Jack Lon­don, ni à la police.
Il y a vingt ans, ils étaient enga­gés, avec le roman­cier, dans des luttes ter­ribles, mortelles…

Si Louise est deve­nue une pro­duc­trice en vue, Nevada est resté dans l’ombre, se conten­tant du rôle de garde du corps, homme à tout faire. Dans ce volet, les scé­na­ristes racontent une par­tie de la jeu­nesse des deux héros, lorsque che­mi­nots, ils ren­contrent Jack Lon­don avec qui ils vont nouer une belle ami­tié et leurs par­ti­ci­pa­tions aux luttes sociales.
Grâce à ce retour dans le passé, on fait connais­sance avec un Jack Lon­don à la vie riche en aven­tures dont nombre sont racon­tées de façon roman­cée dans ses livres. C’est aussi son impli­ca­tion à défendre la cause ouvrière, son addic­tion à l’alcool tout en étant favo­rable à une prohibition.

Les auteurs évoquent la pos­si­bi­lité qu’il ait été assas­siné pour ces rai­sons. Ils détaillent éga­le­ment ces conflits sociaux quand des syn­di­ca­listes se heurtent de façon très vio­lente à des milices consti­tuées par des groupes de patrons.
La conclu­sion de l’album ouvre sur une suite dans le cin­quième et der­nier tome des plus périlleuses.

Le des­sin de Colin Wil­son est effi­cace, d’un trait éner­gique pour une mise en scène tonique, une mise en images d’un bel effet. Il soigne les por­traits des pro­ta­go­nistes, donne une repré­sen­ta­tion fort réus­sie des décors, qu’ils soient inté­rieurs avec une rigou­reuse recons­ti­tu­tion des acces­soires de l’époque, ou exté­rieurs ouvrant sur les grands espaces.
La mise en cou­leur de Jean-Paul Fer­nan­dez concourt à embel­lir ce graphisme.

Ce nou­veau tome, avec ce retour dans la jeu­nesse de Nevada, per­met de renouer avec une époque et quelques belles figures. Un tome attrayant au pos­sible qui augure une fin dantesque.

serge per­raud

Fred Duval & Jean-Pierre Pécau (scé­na­rio), Colin Wil­son (des­sin), Jean-Paul Fer­nan­dez (cou­leur), Nevada — t.04 : Jack Lon­don, Del­court, coll. “Neo­po­lis”, jan­vier 2023, 56 p. – 15,50 €.

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