Voilà le livre nécessaire à qui veut comprendre ce qui s’est passé dans les lettres françaises de la seconde moitié du XXème siècle. Lambrichs y tint une place prépondérante quoique effacée.
Il fut principalement le directeur de la revue et de la collection “Les Cahiers du Chemin” chez Gallimard. Il y défendit une littérature nouvelle quoique tenue à distance — plus ou moins partielle — autant du structuralisme que du Nouveau Roman.
Ce livre prolonge et finalise l’ouvrage de Serge Martin de 2013 :“Les Cahiers du Chemin de Georges Lambrichs” (2013). Il comble des zones laissées vacantes et est enrichi de textes inédits ou méconnus de l’auteur.
Et si son nom n’a pas complètement disparu, il était temps de redonner un lustre à celui qui édita Beckett et Le Clézio mais aussi Georges Perros, Jacques Réda, Gérard Macé, Pierre Guyotat et bien d’autres. A côté de cette activité essentielle il ne put laisser que peu de temps à son écriture. Néanmoins, son petit Mégéries est un chef d’oeuvre trop passé inaperçu.
Arnaud Villanova ouvre ainsi un pan important de l’histoire littéraire marqué par une telle présence dont la puissance intrinsèque resta discrète — trop peut-être. Mais il demeure le chef d’orchestre d’un pan majeure du siècle passé.
Un tel livre est remarquable en tout point et mérite de rejoindre la bibliothèques des “honnêtes hommes”.
jean-paul gavard-perret
Arnaud Villanova, Le Chemin continue, Gallimard, 2023, 288 p.- 21,50 €.