EFA, Nocéan — t.01 : “Atari & Tika”

Sous une dic­ta­ture néo-libérale…

Les risques, de plus en plus pré­sents, de catas­trophes natu­relles avec leurs consé­quences induites servent de base à de nom­breux scé­na­rii. La mon­tée des eaux semblent iné­luc­table. Elle est une réelle pré­oc­cu­pa­tion par les vagues d’immigrations qu’elle va sus­ci­ter.
À par­tir de ce constat, l’auteur place un sys­tème poli­tique où le pou­voir est pris par des mul­ti­na­tio­nales qui veulent, mal­gré l’épuisement des res­sources, conti­nuer à exploi­ter ce qui reste sans rete­nues. Elles ins­taurent un sys­tème social où les riches se mettent à l’abri, lais­sant les plus dému­nis face aux carences et pénu­ries. Elles mettent en place une sorte de confi­ne­ment, des zones inter­dites d’accès sans des auto­ri­sa­tions dif­fi­ciles à obte­nir.
Le rôle d’héroïnes est dévolu à deux ado­les­centes, l’une issue d’une lignée d’activistes, d’opposants, l’autre ayant un passé res­tant à décou­vrir. Tou­te­fois, l’attitude de cette der­nière est ambiguë.

Suite à des vagues océa­niques géantes qui changent la face de la pla­nète, des émeutes ont éclaté, les gou­ver­ne­ments impuis­sants ont dis­paru. Un ordre social nou­veau s’est ins­tallé et des bar­rages géants sont construits pour pro­té­ger les villes et les plus riches.
Une femme et sa petite fille fuient une menace. La fillette ne peut plus cou­rir. Sa mère la cache dans un gros conduit et fait face. Iden­ti­fiée comme rebelle, elle est assas­si­née par ses pour­sui­vants. Atari, est empê­chée de faire une bêtise par Iaia qui la recueille.

Deve­nue ado­les­cente, Atari ne sup­porte plus les contraintes de Sys­tèma, cette dic­ta­ture néo-libérale, et se rap­proche de groupes révo­lu­tion­naires. C’est ainsi qu’elle intègre La Goutte, une cel­lule d’opposition clan­des­tine qui ambi­tionne une action d’éclat.
Atari emmé­nage dans un squat et fait la connais­sance de sa voi­sine, une ado­les­cente comme elle, qui lui semble excentrique.

Quand Atari doit hacker un robot fil­trant l’eau de l’océan, leur action échoue car quelqu’un coupe l’alimentation élec­trique. Ils savent que c’est le Renard, un indi­vidu insai­sis­sable, qui sabote leurs actions. Et quand Atari se fait voler son sac par le Renard…

Le scé­na­riste ins­talle un grou­pus­cule de révo­lu­tion­naires assez hété­ro­clites, dont les actions res­tent limi­tées. La réunion des deux jeunes filles, aussi déter­mi­nées l’une que l’autre, va-t-elle faire naître un mou­ve­ment d’ampleur pour aller vers plus de jus­tice sociale ?

EFA assure un des­sin réa­liste et effi­cace. Avec un trait affirmé, il rend très per­cep­tible le côté tonique et la ten­sion qui sourd des situa­tions dans les­quelles il plonge ses héroïnes. Il les dote de jolies fri­mousses avec un look moderne.
La mise en cou­leurs s’allie aux ambiances à faire res­sen­tir, pri­vi­lé­giant des tentes rele­vant les actions.

Même s’il est plu­tôt des­tiné à un public jeune,ce pre­mier album se laisse décou­vrir avec plai­sir pour ses per­son­nages, son contexte et une mise en images clas­sique mais efficace.

serge per­raud

EFA (scé­na­rio, des­sin et cou­leurs), Nocéan — t.01 : Atari & Tika, Dupuis, coll. “Grand Public”, jan­vier 2023, 64 p. — 14,95 €.

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