Ce nouvel ensemble est plus douloureux que les oeuvres précédentes du poète roumain. Le sang s’y fait noir.
Est-ce que par les mots font des griffes sur chaque page ? N’est-ce pas plutôt la prise en compte de tout ce qui dans la vie terrestre d’un homme est friable ?
Fixé au réel et ses vicissitudes, le poète s’arrime à ce qui tient comme à ce qui disparaît, à mesure que la vie avance en ce qu’elle fait, impose à mesure que le temps passe.
C’est comme si une gravité de l’ici-même, de l’ici-bas s’imposait à celui qui est un des grands poètes roumains (et pas seulement).
Pour autant, Caragea n’est pas porté vers la pente ou la vicissitude du vide. Il n’existe là ni Eden ni apocalypse ou soucis d’adieu et de nuages noires.
Il y a juste d’importants murmures qui se saisissent dans ces nouveaux moments de conscience et d’existence et toujours de vérité.
jean-paul gavard-perret
Ionut Caragea, L’osmose des blessures, Editions Stellamaris, Brest, 2023, 94 p. — 17,00 €.
Caragea est le plus grand poète de Constanta , Oradea et Dobrogea . Pas seulement . Il a remporté le Prix du Génie au concours Naji Naaman, Liban, 2021. C’est le prix le plus prestigieux de cette fondation, qui n’a été délivré que quatre fois depuis sa création en 2002. JPGP voit bien la vérité suprême dans les murmures de l’artiste au zénith d’une création exceptionnelle .