David Besschops, Faut-il que tout meure pour que rien ne s’achève ?

Tech­nique de sur­face et de profondeur

David Bes­schops est habité de la luci­dité suprême : “Fina­le­ment le déses­poir ne mène pas si loin que ça. J’en ai fait le tour sans par­ve­nir à bou­cler la boucle de mon hébé­tude.” écrit-il. Dans cette confla­gra­tion, “La pétri­fi­ca­tion n’en fait pas des tonnes.“
Mais le poète pour­suit sa route, enfin presque, puisqu’il s’agit avant tout de s’employer à culti­ver l’immobilité plus patente que celle d’ “une cap­ture d’écran.”

Et ce, pour une rai­son majeure : “Le silence s’alimente à tout ce qui ne bouge pas.” Ce qui n’empêche pas de par­ler — au contraire, ne serait-ce qu’au nom des tous nos morts. Et le poète reste là pour faire par­ler leur silence. Non sans humour mais au second degré et de manière des plus sub­tiles.
Manière de rap­pe­ler que nous ne sommes jamais si proche de quelqu’un ou de quelque chose que de notre chaise. Par­fois — ou presque -, nous nous conten­te­rions de moins, si la sou­plesse de nos arti­cu­la­tions pou­vait le permettre.

Cela, his­toire de mettre de la musique en toute chose. De chambre, de nuit ou qu’importe. L’indicible y fait son che­min même si, désor­mais, elle n’entraîne pas à la sara­bande — sinon la finale : celle de la ronde macabre der­nière dont Berg­man fit un film majeur, et Bes­schops un hui­tième sceau.

jean-paul gavard-perret

David Bes­schops, Faut-il que tout meure pour que rien ne s’achève ?, Edi­tions L’âne qui butine, Mous­cron, 2023, non paginé.

1 Comment

Filed under Chapeau bas, Poésie

One Response to David Besschops, Faut-il que tout meure pour que rien ne s’achève ?

  1. Villeneuve

    Faut être ciné­phile pour com­prendre la ” chute ” géniale article JPGP Synop­sis film ” Le sep­tième sceau “
    Sur une plage, un che­va­lier ren­contre un indi­vidu mys­té­rieux au teint bla­fard vêtu d’une longue cape noire : c’est la Mort. Il lui pro­pose une par­tie d’échecs afin de retar­der la fatale échéance : aussi long­temps qu’il gagnera, il res­tera en vie. En effet, il sou­haite trou­ver des réponses à ses inter­ro­ga­tions méta­phy­siques : Dieu existe-il ? La vie a-t-elle un sens ? La peste noire qui ravage le pays est-elle l’une des catas­trophes qu’annonce l’Apocalypse ? Lors d’une der­nière par­tie, le che­va­lier est fait échec et mat. Son sur­sis ayant pris fin, il demande à la Mort de lui révé­ler son secret. Elle lui répond qu’elle n’en a point. Escorté par son écuyer et ses amis de ren­contre, le che­va­lier rentre au châ­teau. Sa fidèle épouse l’y attend. Par une nuit d’orage, alors que la com­pa­gnie atta­blée écoute le pas­sage de l’Apocalypse rela­tant l’ouverture du sep­tième sceau, la Mort frappe à la porte. Elle entraîne les pro­ta­go­nistes dans une ronde évo­quant la danse macabre, qui n’épargnera que les bala­dins .L’écuyer pro­fesse l’idée de néant, que rejette le chevalier.

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