Jean-Pierre Bobillot, Poésie c’est… crevez le matlas des mots

“Nique ta mire”

Viatique d’indiscipline (L’Ancien), de sel, de givre, de poivre et de gou­dron, la poé­sie avance et, pour ten­ter d’en faire (Roche­reau) le point, Bobillot en recherche les défi­ni­tions.
Mais il s’y perd délicieusement.

Elle se décline en madré­pores et madri­gaux comme sous tout autre forme et pas seule­ment à l’enseigne de  la “sur­mort du mal occi­den­tal de race blanche”. Cha­cun s’en mêle comme si c’était le plus vieux diver­tis­se­ment du monde.
Elle est donc plu­rielle, gon­flée, vie, peste, influx, nique et panique et tant de choses encore en son “dégueu­loir” céleste ou non.

Certains rêvent même de s’y faire un nom, même s’il existe désor­mais des voies plus effi­cientes afin d’accéder à la célé­brité. Mais Bobillot n’en a cure — sinon de jou­vence et un abbé laïque qui sou­rit. Il la cultive de manière élec­trique comme cer­tains poètes de naguère et offre ici des élé­ments rétro­ac­tifs de ses inter­ven­tions intem­pes­tives. Elles rejoignent par­fois un cer­tain let­trisme, par­fois un ouli­pisme révisionniste.

Il y a de quoi se réga­ler là où les mots nous res­tent pour “cre­ver” (dit-il) mais per­mettent de se dire et d’évoquer le monde, entre bor­bo­rygme et récit animé, dans une folie pro­gram­mée d’une sorte de carat OK pour les gueux qui, aux jeux du stade et leurs dieux, pré­fèrent les songes des nuits d’avoir été.

jean-paul gavard-perret

Jean-Pierre Bobillot, Poé­sie c’est… cre­vez le mat­las des mots, Ate­lier de l’Agneau, St quen­tin de Caplong, 2023, 94 p. — 18,00 €.

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