Maurice Regnaut, Aternel

Passage du temps

On vou­drait pou­voir dire qu’il existe une magie dans l’écriture de ces inédits de Regnaut. Mais cette petite musique de l’enfance est deve­nue démo­dée.
Rien ne s’y passe de nou­veau tant de telles célé­bra­tions ont été lues et relues.

Et c’est ainsi que bien des oeuvres vieillissent et dis­pa­raissent car leur fran­gible cris­tal s’est terni. Certes, de tels poèmes gardent le pri­vi­lège de la clarté, de la vérité.
Leur ryth­mique à ce titre peut séduire de même que cer­tains accents dou­lou­reux (entre autres dans le der­nier poème, le plus fort du livre).

Surgit la dif­fé­rence entre l’idée et le réel par l’apparition d’un lan­gage même si, par effet du temps qui passe, il a perdu de son ori­gi­na­lité  et le  style qui, selon Proust, donne à l’écriture son éter­nité. Demeure tou­te­fois ce qui dresse la vie contre la mort. C’est un peu d’eau vive pour ne pas se détruire.
Un peu d’eau contre les larmes

jean-paul gavard-perret

Mau­rice Regnaut, Ater­nel, Edi­tions du Sal­vart, Vieille Eglise en Yve­lines, 2022, 76 p. — 14,00 €.

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Filed under On jette !, Poésie

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