Martin Högström, Prison-palais

La pri­son de la langue

Sur les murs pâles de l’univers car­cé­ral posé dans le théâtre du livre -  et afin d’user de l’analogie qui joue ici à fond — sur­gissent, au-delà des règles, laby­rinthes, habi­tus, des reflets d’or et des meubles de luxe.
Le tout dans un texte fluide qui répond à une ordon­nance stricte : 17 lignes par page avec une ponc­tua­tion spar­tiate. D’où l’impression d’un conglo­mé­rat où res­pi­rer et pos­sible car il existe ça et là des pages blanches.

Peu à peu appa­raît une série de chan­ge­ments de décor qui rap­pelle le théâtre. Mais, néan­moins, le lec­teur n’est pas devant un spec­tacle :  il est dedans.

A la vio­lence de la pri­son “qui sait tout” (écrit l’auteur), à ses sur­peu­ple­ments, pro­me­nade quo­ti­dienne, sur­veillance et ce à quoi elle ren­voie (crime, guerre, tran­chées, déca­pi­ta­tions, l’extermination de mil­lions de per­sonnes) répondent des frag­ments d’espoir qu’à tra­vers nos fenêtres nous appel­le­rons étoiles.
Pour un autre éclai­rage. Voire une délivrance.

S’il est encore temps, s’il n’est pas trop tard comme le livre le sou­tient parfois.

jean-paul gavard-perret

Mar­tin Hög­ström, Prison-palais, tra­duit du sué­dois par David Les­piau et l’auteur, édi­tions Eric Pesty, 2022, 120 p. — 16,00 €.

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