Hermann, Jeremiah — t.39 : “Rancune”

Dans la noir­ceur d’un monde post-apocalyptique

C’est en avril 1979 qu’Hermann fait paraître, chez Fleu­rus, la pre­mière aven­ture de Jere­miah et Kurdy, deux indi­vi­dus évo­luant dans un uni­vers post apo­ca­lyp­tique aux États-Unis. Jere­miah est le fils d’un fer­mier. Res­capé d’un mas­sacre il va s’aguerrir au fil de la série en com­pa­gnie de Kurdy Mal­loy, un mer­ce­naire.
Les rap­ports entre les membres de ce duo sont ambi­gus, par­fois dif­fi­ciles mais ils se retrouvent contraints de se soutenir.

Kurdy se retrouve empri­sonné et, selon celui qui le garde, il est mal barré. Jere­miah qui le visite ne veut pas savoir de quoi on l’accuse. Alors qu’il réflé­chit aux moyens de sor­tir son com­parse de sa cel­lule, il tombe dans un piège.
Il est emmené dans un lieu où un cer­tain Aloïs, un monstre adi­peux, prend plai­sir à le rouer de coups. Il est arrêté par Can­dice, sa sœur, qui lui explique qu’il ne faut pas l’abimer car ils vont perdre le contrat.
Le soir même, Kurdy s’évade avec son com­pa­gnon de cel­lule, un indi­vidu qui se révè­lera bien dif­fé­rent du rôle qu’il a joué jusqu’alors. Or, cette éva­sion ne fait pas l’affaire de Can­dice, appe­lée Madame par les membres de son gang et par les poli­ciers à sa botte. Elle doit livrer les deux déte­nus à un mys­té­rieux com­man­di­taire.
Et réap­pa­raît un vieil ennemi qui en veut ter­ri­ble­ment au duo…

Cette série est l’occasion pour l’auteur de déve­lop­per nombre de thèmes comme la cor­rup­tion tant du pou­voir que de la jus­tice, le des­po­tisme, la dic­ta­ture sous toutes ses formes, l’esclavagisme, le racisme…
Dans ce nou­veau tome, Her­mann reprend un de ses thèmes les plus chers, la cor­rup­tion, la cor­rup­tion au ser­vice d’un gang. Il met en scène ses deux héros dans un cadre très noir, dans une atmo­sphère de déchéance. Ils devront lut­ter contre ce gang de Madame, la police et ce vieil ennemi qui vient com­pli­quer une situa­tion déjà fort ten­due. Tou­te­fois, les héros pour­ront trou­ver de l’aide dans un groupe de mal­fai­teurs qui semblent avoir une large capa­cité de défense.
On mesure la noir­ceur de cet uni­vers, noir­ceur qui n’est pas sans rap­pe­ler celle de cer­tains gou­ver­ne­ments prêts à tout pour se maintenir.

Avec son des­sin réa­liste, ses cou­leurs directes, son style très recon­nais­sable, l’auteur donne des planches dans la lignée de son scé­na­rio, noires, voire très noires avec un lavis mono­chrome du plus bel effet pour sou­li­gner cer­taines ambiances.
Un bel album où l’on retrouve avec inté­rêt ces deux per­son­nages qui accom­pagnent les lec­teurs depuis presque un demi-siècle.

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serge per­raud

Her­mann (scé­na­rio, des­sin et cou­leurs), Jere­miah - t.39 : Ran­cune, Dupuis, coll. “Grand Public”, sep­tembre 2022, 48 p. – 12,95 €.

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