Aux morts que nous sommes, Marzuolo refait la cerise à travers les amateurs du frisson pas seulement touristique et non loin du la rivière Colorado. L’un va trouver là, au ras d’eau, sa méduse en une Marylin aux monts Rush more. Elle s’emploie à déboussoler son amant post-it, affreux coco qui s’en entiche.
Mais c’est aussi entre Anders et lui (Mike) que se trame un road-movie sur les routes qui mènent en Californie. Parfois et pour l’un — à califourchon sur sa promise ou pour l’autre en voiture de location.
Néanmoins, celle que le troisième membre du trio de fortune et d’infortune nomme “surpute” ne laisse pas plus son énergie que sa langue au chat. Elle surjoue si nécessaire ses besoins et sa vie parfois sur un ton trop calme pour être honnête. Et dans ce qui tient moins d’un marivaudage qu’un polar, les mots peuvent mettre kaput.
Mais ils sont là aussi pour amuser le lecteur surtout (mais pas seulement) quand la sauteuse fait preuve d’une belle frite.
L’indomptable, ingérable bête de scène (de ménage), nous fait traverser le désert (celui de la mort n’est pas loin) séance à peine tenante dans le carnaval des miasmes et des folies de deux attardés mentaux quoique hommes d’affaires au demeurant.
Il y a là des fins de paries (fines) et de non-recevoir en de vieilles caisses où il ne fait pas bon être assis à la place du mort. Mais ce n’est pas la seule à être précaire puisque tout, ici, flirte entre l’effroi et le comique dans le pays du matérialisme.
USA, les voilà !
jean-paul gavard-perret
Francis Marzuolo, L’amuse-morts, Editions Douro, Paris, décembre 2022.