Cette anthologie subjective de Martine de Clerc permet d’apprécier les nombreuses particularités de la poésie des dernières décennies d’Angleterre, de Galles et d’Écosse.
A l’opposé du symbolisme et du formalisme hexagonaux, la poésie britannique est souvent narrative et propre à solliciter l’humour ou encore le registre social.
Nouveauté ici : le premier est le fait des femmes d’ailleurs bien représentées dans le livre qui prend la suite de l’anthologie de la Pléiade. Se retrouvent des poètes connus tels que le prix Nobel Derek Walcott, Geoffrey Hill, Tony Harrison ou Carol Ann Duffy.
Néanmoins, la plupart des cinquante poètes présentés sont des découvertes pour le public francophone.
L’inspiration semble souvent sortir du manteau et s’affiche fiérote mais sans excès de lyrisme comme si celui-ci s’arrêtait au milieu du gué de la Manche. Preuve du modernisme de l’insularité souligné dans sa préface par Jacques Darras.
Et si la poésie garde un rôle mineur, elle frotte le sol britannique pour inscrire une fronde particulière comme le font par exemple Elaine Feinstein, Roy Fischer, Wendy Cope ou Ruth Fainlight.
jean-paul gavard-perret
Collectif, L’Île rebelle — Anthologie de poésie britannique au tournant du XXIème siècle, traduit de l’anglais par Martine De Clercq & Jacques Darras, édition bilingue, Poésie/Gallimard, Paris, 1er décembre 2022, 560p. — 15,00 €.