Étienne Willem & Pierre Pevel, Le Paris des Merveilles — Les Enchantements d’Ambremer : 1ère partie

Un beau début de série

Après un pre­mier cycle, Pierre Pevel pro­pose en 2003 Les Enchan­te­ments d’Ambremer un uni­vers qui réunit deux mondes avec pour per­son­nage cen­tral un mage du cercle Cyan. Ce roman est suivi, l’année sui­vante de L’Elixir d’Oubli pour consti­tuer le Cycle d’Ambremer. Il est rebap­tisé, lors de la paru­tion du Royaume immo­bile, le troi­sième volet chez Bra­ge­lonne en 2015, Le Paris des Mer­veilles.
Étienne Willem découvre cet uni­vers et contacte le roman­cier pour une adap­ta­tion. Le pro­jet tem­po­rise et Pierre Pevel sug­gère de scé­na­ri­ser une nou­velle inédite s’inscrivant dans le cor­pus ori­gi­nel. Ce sera alors la tri­lo­gie des Artilleuses (Dra­koo 2020–2021) où Étienne Willem assure le des­sin.
Compte tenu de l’intérêt du public pour cette série, ils décident de reve­nir au pro­jet ini­tial. Étienne Willem adapte le roman, le met en images, Pierre Pevel assure les dialogues.

Depuis un siècle, depuis la décou­verte de l’Outremonde, les hommes et les peuples fée­riques tels les Elfes, les Gnomes, les Ogres…, coha­bitent avec plus ou moins de bon­heur. Paris est le centre de ces ren­contres, de ce mixage, car une ligne de métro relie la ville à Ambre­mer, la capi­tale de l’Outremonde.

En juin 1909, dans l’express qui relie Saint-Pétersbourg à Var­so­vie, la Baronne échappe de peu au colo­nel Oulis­sienko et ses sbires.
En juillet de la même année, Louis Grif­font, un mage, reçoit le direc­teur du Riche­lieu, un cercle de jeu privé de haute tenue. Depuis quelque temps, un indi­vidu fait preuve d’une chance inso­lente, qui n’a rien de natu­relle. Louis pro­met d’intervenir, mais il a rendez-vous avec la com­tesse de Bres­cieux. C’est une amie très chère qu’il retrouve sur la tour Eif­fel, un magni­fique monu­ment bâti avec le bois blanc offert par la reine d’Ambremer aux pari­siens. Elle lui demande un ser­vice qui doit res­ter confi­den­tiel, sur­tout ne pas venir aux oreilles du cercle Incar­nat dont elle est membre. Il doit aller cher­cher quelques ouvrages à la biblio­thèque d’Ambremer. Dans la liste, un de ces livres retient l’attention de Louis par sa rareté.
Mais, s’il peut s’acquitter de sa mis­sion, démas­quer le tri­cheur, il se retrouve com­pro­mis dans une affaire d’État impli­quant l’Outremonde, une affaire où les dan­gers sont mor­tels, les cadavres s’accumulent…

C’est un uni­vers de fan­tasy où se ren­contrent deux mondes avec de belles inter­ac­tions, mais où, natu­rel­le­ment, que ce soit du côté humain ou fée­rique, cer­tains veulent le pou­voir, la richesse, le pro­fit, la puis­sance… Ce cycle est porté par Louis Deni­zart Hip­po­lyte Grif­font, un mage appar­te­nant au cercle Cyan, par ailleurs che­va­lier de Cas­tel­griffe né au début du XVe siècle. Les mages de cette loge, contrai­re­ment à d’autres, se contentent d’aider les humains sans s’imposer dans les affaires poli­tiques et diplo­ma­tiques de la Terre.
Louis Grif­font va devoir faire face à une série de meurtres qui cachent d’affreuses ten­ta­tives de désta­bi­li­sa­tion, de pro­fits. Il se confronte à des adver­saires bien déci­dés à obte­nir ce qu’ils convoitent. Pour les péri­pé­ties, les auteurs mul­ti­plient les pos­si­bi­li­tés offertes par la magie et, en la matière, ils font preuve, si besoin était, d’une belle ima­gi­na­tion. La gale­rie des per­son­nages est riche, le bes­tiaire qui les accom­pagne est par­ti­cu­liè­re­ment relevé.

Le gra­phisme se par­tage entre Willem pour le des­sin et Tanja Wenish pour la mise en cou­leurs. Le pre­mier met en scène avec maes­tria les actions, les pour­suites, les com­bats, les défla­gra­tions et leurs consé­quences. Il génère un dyna­misme cer­tain à toutes ces aven­tures.
Il campe ses per­son­nages de belle façon les ren­dant inden­ti­fiables tout au long des planches. Les décors sont superbes et magni­fiés par un trait léger. Il aime le détail qui fait mouche, qui apporte un plus. Tanja Wenish assure les cou­leurs, une tâche dont elle s’acquitte avec brio avec un choix de teintes vives qui accrochent le regard et magni­fient les planches.

Un pre­mier tome pro­met­teur pour la richesse de son uni­vers, la variété des rebon­dis­se­ments, pour un gra­phisme qui attire l’attention.

serge per­raud

Étienne Willem (scé­na­rio d’après le roman de Pierre Pevel et des­sin), Pierre Pevel (dia­logues) & Tanja Wenish (cou­leurs), Le Paris des Mer­veillesLes Enchan­te­ments d’Ambremer : 1ere par­tie, Bam­boo, Label “Dra­koo”, novembre 2022, 48 p. – 14,90 €.

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