Jean Dufaux & Paul Teng, Complainte des Landes Perdues — Cycle 4 : t.02 — “Aylissa”

“Famille, je vous hais…”

Jean Dufaux conti­nue d’explorer la lutte sans fin du Bien contre le Mal dans cette saga d’heroïc fan­tasy com­po­sée de quatre cycles, pour l’instant. Com­mencé en jan­vier 1993 avec Sio­ban, cette héroïne qui fait le lien entre les récits, le scé­na­riste pour­suit la construc­tion de cet uni­vers sombre, fait de fureur et de magie, où les appé­tits de pou­voir se déchaînent.
Aylissa, titre du tome 2 du cycle des Sudenne, entre dans le clan mené par Sio­ban. Cette der­nière se trouve confron­tée aux ambi­tions de sa cou­sine, la fille du frère de son père. Celle-ci semble prête à toutes les vilé­nies pour régner, dis­po­sant pour cela d’une capa­cité de nui­sance peu com­mune et d’une beauté dont elle se sert, son corps étant un puis­sant outil de séduc­tion dont elle use sans res­tric­tion.
Le scé­na­riste jongle avec maes­tria avec des intrigues de pou­voir, l’émergence de créa­tures fabu­leuses, met­tant en scène des com­bats entre humains, contre des malé­fices. Il revient, au moins à deux reprises, sur la phal­lo­cra­tie de ces clans dont les membres ne sup­portent pas qu’une femme puisse com­battre, diriger.

À peine marié à Aylissa du clan des Sudenne, Sobold, le chef du clan des Green­wald, décède dans les bras de son épouse. Celle-ci s’empresse de mettre en œuvre la céré­mo­nie des adieux pour faire brû­ler le corps. Lors de cette céré­mo­nie, Lord Heron, son père, recom­mande à Aylissa de se mon­trer affli­gée.
Sio­ban et Sea­mus, bien que dési­reux de quit­ter les lieux pour échap­per aux dan­gers qui les guettent, ne peuvent par­tir. Le clan des Green­wald vient deman­der des comptes et affir­mer ne pas vou­loir d’une femme à leur tête. Sio­ban s’interpose et réus­sit par la diplo­ma­tie à rame­ner le calme, forte de sa pos­ses­sion du Har­fingg, ce sym­bole de pou­voir. Par contre, les Sacri­fiés, ceux qui étaient les gar­diens du Nid­dhog, le reje­ton mons­trueux d’une Mori­gane, veulent reprendre le Har­fingg, arguant qu’il ne peut être détenu par quelqu’un d’étranger à leur clan. Et ils sont prêts à toutes les extré­mi­tés pour le reprendre.
Sio­ban est contrainte de se confron­ter phy­si­que­ment au Mal, ce qui n’est pas sans consé­quences pour elle, alors que Sea­mus se retrouve dans une situa­tion très critique…

Paul Teng assure le des­sin de ce cycle. Avec ses traits réa­listes, ses vignettes four­millantes de détails, il donne une dimen­sion sup­plé­men­taire au récit déjà dense de Jean Dufaux. Il fait trans­pa­raître l’atmosphère délé­tère, l’aura malé­fique de créa­tures, la sau­va­ge­rie des clans, la four­be­rie et la belle plas­tique de l’héroïne de l’album, Aylissa.
Les cou­leurs de Béran­gère Mar­que­breucq com­plètent heu­reu­se­ment le des­sin par un choix judi­cieux, en accord total avec les péripéties.

Cette nou­velle pierre d’un édi­fice par­ti­cu­liè­re­ment dépay­sant et attrac­tif donne à attendre une suite que l’on sou­haite dis­po­nible très vite tant la ten­sion du dénoue­ment est forte.

lire un extrait

serge per­raud

Jean Dufaux (scé­na­rio), Paul Teng (des­sin) & Béren­gère Mar­que­breucq (cou­leurs), Com­plainte des Landes Per­dues — Cycle 4 : t.02 – Aylissa, Dar­gaud, octobre 2022, 56 p. — 15,00 €.

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