Christian Doumet a dirigé l’éditions des œuvres de Victor Segalen en deux volumes dans la Pléiade en 2022.
Il offre ici sa vision intime de celui qui fut poussé vers “son extrême orient” au nom de “ce qui fait fleurir sur une vie ce sentiment de réclusion, cette insatisfaction, cette impatience”.
D’où cette longue traque empathique qui ne cessa de s’activer pour repartir et peut-être se fuir pour donner à son vide intérieur la faim de ce qui ne peut se nommer et qui n’a donc pas de vocable sinon celui d’une aussi longue absence.
De Paris à la Chine, Doumet imagine le mangeur d’opium aux prises de ses démons et de ses attentes.
Le texte est magnifique et suggère un sentiment d’incomplétude et de réparation qui anima un écrivain qui, soudain, semble vivre sous notre regard par la prose de l’essayiste.
jean-paul gavard-perret
Christian Doumet, Segalen, Arléa, Paris, 2022, 112 p. — 9,00 €.