Avec ce cinquième volet sur les six albums prévus, les auteurs poursuivent une exploration d’un avenir possible pour la Terre dans quelques décennies, siècles… (?). Si la situation écologique, économique était catastrophique, les extraterrestres de Renaissance ont redressé la barre et redonné à la planète une nouvelle vie.
Mais, compte tenu de l’incapacité de l’humanité à se gérer correctement, les responsables de l’opération ne laissent pas de pouvoirs aux terriens. Ceci amène la réaction classique, la seule que sait conduire l’être humain, une réponse par la violence.
Le scénariste explicite ce qui l’a amené à donner de tels patronymes au couple d’extraterrestres que forment Sätie et Swänn, un choix peu étonnant de la part d’un érudit.
L’action reste omniprésente et le scénariste provoque une série de rebondissements amenés avec précision
C’est Radio Paris qui annonce le saut primal, sous la houlette de Renaissance, pour dix jeunes humains en route vers Köbalt, une planète d’une galaxie lointaine. Puis, l’animateur évoque l’attentat qui a détruit la cité Australis et les membres de l’organisation terroriste Sui Juris activement recherchés.
Hélène rejoint Sätie pour aller à Londres enquêter sur la production d’Hybrides composés d’humains et les habitants de Näkan. Sätie n’a toujours aucune nouvelle de Swänn qui reste muet.
C’est en Patagonie que Liz Hamilton découvre un Swänn en triste état. On lui a extrait ses implants permettant de communiquer, il a une fièvre de cheval suite à une grave infection. Mais, très vite, ils sont poursuivis par Cortès et sa bande. Liz fait feu et isole le tueur. Celui-ci finit par avouer que Kate, la propre fille de Liz, dirige Sui Juris.
Les parcours conjugués des jeunes gens sur Köbalt, de Liz et Swänn, de Sätie et Hélène débouchent sur une menace effroyable…
La mise en images se partage entre Fred Blanchard et Emem, le premier assurant les designs, le second réalisant dessin et couleur. Le trait réaliste de ce dernier fait merveille pour présenter des décors imposants, pour dynamiser les scènes en tension. Les personnages, qui se distribuent entre humains et extraterrestres sont restitués avec le même soin depuis le début de la série malgré, parfois, une colorisation des visages un peu rude.
Avec Renaissance, les auteurs proposent un univers aux multiples facettes. Ils prennent appui sur une réalité contemporaine et extrapolent des suites assez surprenantes, mêlant avec brio progrès futuriste et humanisme.
serge perraud
Fred Duval (scénario), Fred Blanchard (désigns) & Emem (dessin et couleur), Renaissance — t.05 : Les Hybrides, Dargaud, septembre 2022, 56 p. — 15,00 €.