Antonio Denti, Il mare originario

Mer natale

“Quand je res­sens un mois de novembre dans mon âme, je retourne dans ma mer natale. Quand l’avenir me fait trop peur, je retourne dans ma mer natale. Quand je perds ma route ou mes forces, je retourne dans ma mer natale” écrit Roberto Denti.
Pour lui, retrou­ver Catane est un moyen de replon­ger dans une mer patrie car aucun lieu sur la Terre n’ a autant sculpté son âme que là où le pays de la lave noire ren­contre la Méditerranée.

Existe là pour le pho­to­graphe sici­lien “une orgie de gloire”. Et il s’y sent proche des enfants de Gaza, Haïfa, Bey­routh ; bref de ceux qui ont appris à renon­cer à la per­fec­tion et à subir la splen­deur et la misère, la béa­ti­tude et la dureté du monde.
Il enseigne à son fils com­ment fran­chir la fron­tière entre la Terre à laquelle nous appar­te­nons et l’immense silence de l’étendue marine où cha­cun peut se lan­cer mais sans sur­vivre longtemps.

Ces pho­tos rap­pellent ce qui est et ce qui fut dans un espace chéri et dan­ge­reux. Mais elles sortent par­fois de l’eau, pour aller jusqu’à Catane, ses pro­ces­sions, son mar­ché aux pois­sons, son bazar et son his­toire d’économie trans­na­tio­nale et d’exil, d’industrie et de nos­tal­gie.
Toutes ces prises témoignent d’un effort pour sur­vivre dans un pays où rien n’est par­fait. Mais devant la tendre indif­fé­rence de la mer, source de chutes et d’exaltation, tout semble encore possible.

jean-paul gavard-perret

Anto­nio Denti, Il mare ori­gi­na­rio, 2022, www.instagram.com.

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