Résistance
Né à Barletta, en Italie, en 1962, Mario Rizzi vit et travaille entre Rome et Berlin. Il s’intéresse au concept de frontière, de “maison” en lien avec les questions d’identité et le sentiment d’appartenance.
Son travail traite d’histoires marginales, en se concentrant sur les mémoires collectives et les vies individuelles, souvent invisibles ou considérées comme sans importance. Au cours des vingt dernières années, il a, avec ses films et ses photographies, exploré principalement le monde du Moyen-Orient, les migrations et le rôle des femmes.
Ses œuvres ont été exposées dans de nombreuses institutions d’art et festivals de cinéma du monde entier. Elles figurent dans de prestigieuses collections publiques, dont le Museum of Modern Art de New York.
Le titre de sa nouvelle exposition montre déjà la capacité que possède l’artiste de se placer dans la situation d’une autre personne, de comprendre l’état d’esprit et la situation émotionnelle de l’autre en dépit d’une distance apparente.
Les photographies créent beaucoup d’émotions là où des femmes sont hantées ou engluées en des situations plus difficiles (camp de réfugiés, en Jordanie par exemple). Emane un féminisme qui devient un humanisme au sens profond du terme. Il est à la fois existentiel et politique.
Et le militantisme, ici, n’a rien de claironnant : il passe par le corps des femmes et des enfants. Leurs diverses situations deviennent des sortes de chroniques toujours vertigineuses mais tout autant accessibles là où la disparition est toujours possible.
jean-paul gavard-perret
Mario Rizzi, Exercice d’empathie, Analix Forever, Genève, à partir du 22 septembre 2022.