Faire parler la rue
Chez Lorenzo Grifantini, architecture et photographie sont liées : il s’agit d’embrasser l’idée d’espace, de tridimensionnalité et d’interaction des personnes avec l’environnement. La photographie est chez lui ce qu’il nomme “un processus naturel et organique”.
Et de préciser : ” Par rapport à l’architecture où la genèse de l’ensemble du projet pour la conception à l’achèvement peut prendre des années, la photographie m’a permis de libérer ma créativité en moins de temps.”
Le créateur a publié plusieurs reportages dans les magazines Vice, Causette, L’oeil de la Photographie, Stern, La Repubblica, Die Zeit, Lens Culture, Vogue Italia. Il a réalisé quelques campagnes publicitaires (pour Vodafone, Stella Artois par exemple) mais il a choisi de s’intéresser principalement à la photo de rues et vient de scruter les foules londoniennes après le décès d’Elizabeth II.
Au-delà de la relation entre la ville et ses habitants, il montre leur interconnexion avec leurs émotions. Tout un peuple vit un deuil et les différentes classes sociales se retrouvent — ici pour le respect — dans une ville dont la caractéristique et d’accueillir tout le monde sans barrières. “Il n’y a qu’à Londres que l’on peut prendre des photos comme celles-ci sans que personne vous le reproche”, écrit-il.
Les rues parlent et comme toujours Grifantini se contente d’enregistrer ce qui se passe. Mais avec un regard. Il est toujours sans jugement mais avec beaucoup d’intelligence pour faire comprendre ce qui se passe.
jean-paul gavard-perret
Lorenzo Grifantini, Une nation en deuil, L’Oeil de la Photographie, septembre 2022, www.Lorenzogriphoto.com