Sardaigne profonde
Andrea Graziosi crée des recherches autour des corrélations que l’être humain entretient avec les autres formes de vie.
Il travaille aussi et en conséquence sur des notions ontologiques reliées aux notions du devenir animal, des dimensions parallèles, des fractures culturelles et d’étrangeté.
Pour sa série Animas, il est allé au centre de la Sardaigne, dans différents villages du territoire de la Barbagia où demeurent vivantes des traditions archaïques fascinantes. Les habitants, réanimant des anciens cultes, représentent un rapport intense et brutal que l’homme entretien avec le sauvage et portent des costumes et des masques à valeur mystique dans un but cathartique et libératoire.
Ces costumes appartiennent à un temps qui échappe et le masque devient un destin, le trait d’union d’une relation inquiétante entre l’être-animal et la divinité. Se recouvrir de tels masques revient à se métamorphoser sous la forme d’une entité autre et vivre une expérience de l’altérité.
De tels “parures” ne servent pas effrayer les autres mais à établir une relation avec eux.
jean-paul gavard-perret
Andrea Graziosi, Animas, Centre Photographique Marseille, Salon Polyptyque du 26 août au 10 septembre 2022
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