Sylvain Runberg & Éric Chabbert, Outlaws — t.01 : “Le Cartel des Cimes”

Face à une mafia extraterrestre

Avec cette nou­velle série, un spin-off autour d’Orbi­tal (huit tomes parus chez Dupuis), le scé­na­riste s’intéresse au sort des clan­des­tins, leur dépen­dance vis-à-vis des pas­seurs et la pos­si­bi­lité, ou non, de réa­li­ser l’objectif qu’ils se sont fixés quand ils ont fui leur pla­nète et entre­pris ce saut dans l’inconnu. Le scé­na­riste explore les struc­tures mafieuses extra­ter­restres, des orga­ni­sa­tions qui res­semblent cepen­dant, à ce qui existe et sévit actuel­le­ment sur la pla­nète Terre.
Il décrit les condi­tions d’assujettissement, les condi­tions de tra­vail impo­sées plus proches de l’esclavage que des articles d’un code du Tra­vail. Syl­vain Run­berg aime don­ner des rôles impor­tants, tou­jours posi­tifs, à ses per­son­nages fémi­nins. Mais là, il place quelques matriarches qui assurent une direc­tion peu conforme à la légalité.

Dans l’espace de la confé­dé­ra­tion, une jeune femme est enfer­mée dans un contai­ner avec de mul­tiples extra­ter­restres. Ces der­niers, qui n’ont jamais vu de ter­riens, se posent des ques­tions quant à sa lai­deur, son intel­li­gence. Elle fait par­tie d’un lot de clan­des­tins à des­ti­na­tion de la pla­nète Drenn.
Le pas­sage en douanes du vais­seau se fait faci­le­ment par la cor­rup­tion et les clan­des­tins arrivent au terme de leur tra­ver­sée. Mais, on leur annonce alors qu’ils doivent tra­vailler six mois, au lieu des quatre semaines conve­nues, dans des fermes pour le Car­tel des Cimes. Il leur fau­dra col­lec­ter la graisse d’énormes bes­tioles, une acti­vité très toxique. Ceux qui se rebiffent sont exé­cu­tés.
La ter­rienne tente de dis­cu­ter mais elle est rem­bar­rée par un cer­tain Zachary. Elle s’étonne auprès de “l’Alienne” avec qui elle a sym­pa­thisé de ce pré­nom d’origine humaine, d’autant que le por­teur a des traits huma­noïdes. Lui-même est menacé et les cir­cons­tances les rap­prochent. Face à la mort iné­luc­table qui les attend, ils décident de prendre leur des­tin en main…

Toujours aussi à l’aise pour ima­gi­ner des space opera, le scé­na­riste construit un nou­vel uni­vers. On attend la suite avec inté­rêt car le dénoue­ment de ce pre­mier tome ouvre sur tel­le­ment de pos­si­bi­li­tés. Les liens avec la série ini­tiale que Syl­vain Run­berg déve­loppe avec Serge Pellé se retrouvent sans doute avec le par­cours de cette jeune femme.
C’est Éric Chab­bert qui assure l’intégralité du gra­phisme. Il met en images avec des traits légers lais­sant la meilleure place à la cou­leur. Il réa­lise une belle gale­rie d’extraterrestres et des décors galac­tiques de toute beauté. Par le choix d’un gra­phisme, qui se rap­proche de celui de Serge pellé, on retrouve une atmo­sphère qui va lier les deux récits.

Avec ce space opera, Syl­vain Run­berg dénonce le racisme, les bas­sesses des réseaux de pas­seurs, et offre une intrigue qui, après la mise en place, pro­pose le por­trait d’une belle héroïne.

serge per­raud

Syl­vain Run­berg (scé­na­rio) & Éric Chab­bert (des­sin et cou­leurs), Out­laws — t.01 : Le Car­tel des Cimes, Dupuis, coll. “Grand Public”, août 2022, 56 p. – 14,95 €.

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