Juan Díaz Canales, Teresa Valero & Antonio Lapone, Gentlemind Épisode 2

La grande saga de la presse américaine

Gent­le­mind raconte le par­cours d’une jeune artiste qui devient patronne de presse.
À force de tra­vail, elle va faire de son jour­nal un titre de presse à succès.

Waldo Trigo, cet avo­cat brillant retiré des affaires judi­ciaires, signe sous le nom de John Doe, l’Écrivain fan­tôme, des novella qui par­ti­cipent gran­de­ment au suc­cès du jour­nal. Afin de sur­fer sur ce suc­cès, elle décide, contre l’avis du prin­ci­pal inté­ressé, de racon­ter son his­toire dans une his­toire, de lever peu à peu le voile sur la per­son­na­lité de ce per­son­nage de papier. Celui-ci, furieux, dis­pa­raît. Fin de John Doe !
Si la réédi­tion des anciens textes peut leur­rer quelques temps les lec­teurs, il faut trou­ver une solu­tion. Et c’est Waldo qui, reve­nant, apporte une bouf­fée d’air à la revue tout en res­tant en retrait pour l’écriture. Mais…

Après un pre­mier tome qui rela­tait les débuts de l’aventure édi­to­riale menée par Gina Powell qui hérite d’une revue en perte de vitesse, ce second tome ouvre sur une plus large époque qui s’étend jusqu’en 1975. Il fait vivre les grands bou­le­ver­se­ments qui vont secouer cette époque ainsi que les réper­cus­sions sur le jour­nal et sur ceux qui y tra­vaillent. Les des­tins bas­culent.
Des romances naissent, mais les égos des uns et des autres font capo­ter ces rap­pro­che­ments. C’est aussi l’équilibre pré­caire face à la publi­cité et à ses dik­tats, la guerre que se livrent les revues quand un jour­na­liste du Team découvre la véri­table iden­tité de John Doe. Les auteurs abordent, avec Waldo, la dif­fi­culté de la créa­tion, les condi­tions dans laquelle elle peut s’exprimer, les contraintes qui l’éteignent.

Les des­sins et cou­leurs sont l’œuvre d’Antonio Lapone. Le gra­phisme est ori­gi­nal, très sty­lisé, l’auteur mul­ti­pliant les angles vifs, oublieux des courbes, don­nant plus des sil­houettes qu’une pré­sen­ta­tion aca­dé­mique des per­son­nages, avec des décors ren­for­cés par de larges à-plats de cou­leurs contras­tées, sou­te­nues, fortes.
Le scé­na­rio est riche en péri­pé­ties, rebon­dis­se­ments et demande par­fois une atten­tion sou­te­nue pour sai­sir toutes les sub­ti­li­tés dis­til­lées par ces deux scé­na­ristes ins­pi­rés. Cette des­crip­tion d’un “rêve amé­ri­cain” vécu par une femme ne donne pas spé­cia­le­ment envie de l’approcher.

lire un extrait

serge per­raud

Juan Díaz Canales (scé­na­rio), Teresa Valero (scé­na­rio) & Anto­nio Lapone (des­sin et cou­leur), Gent­le­mind Épi­sode 2, Dar­gaud, février 2022, 72 p. –18,00 €.

Leave a Comment

Filed under Bande dessinée

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>