En 1976, Gabriele Basilico, diplômé depuis trois ans, hésite sur sa carrière : être photographe, simplement prendre des photos ou devenir architecte.
Il monte un projet sur ce sujet, et à ce propose collabore au tournage du film Proletariato giovanile, pour la Biennale d’architecture.
Il aime photographier le Milan périphérique et accepte les commandes professionnelles. Il se retrouve à Rimini pour réaliser un projet sur le Grand Hôtel et rencontre des artistes se produisant sous le nom de Lady Godiva dans une discothèque voisine.
C’est le début d’un projet qui reste longtemps lettre morte avant qu’il reprenne l’idée en ses photos dans des théâtres de revue et des strip-teases.
Basilico suit les spectacles et leur back-stage avec un autre photographe, Cesare Molinari, avec ingéniosité, complicité et empathie. Il crée la maquette d’un livre avec lui, Pop Sex, qui ne sera pas publié puis oublié. Les villes et les métropoles seront alors son unique champ de préoccupation.
Vingt ans passent et diverses personnes ont demandé où avait abouti tout ce travail sur le théâtre de revue, mais il était introuvable. L’auteur fait alors savoir que si jamais l’ouvrage refaisait surface, il aimerait le publier. Lors du premier confinement Covid, la maquette de ce “non recensiti” est retrouvé. Et le photographe retrouve les tirages originaux, effectue toutes les numérisations nécessaires pour constituer le contenu de ce livre.
Cela devient l’histoire d’un microcosme capturé par un jeune photographe, proche de l’esthétique du photojournalisme, qui souligne les différences entre réalité et fiction, entre vérité et mensonge, l’improbable et le probable.
jean-paul gavard-perret
Gabriele Basilico, Non recensiti, Humboldt Books, 2021, 112 p.