La tête n’a plus sa tête. Car il faut bien l’admettre il n’y a plus rien à dire. Juste boire aux seins offert au zodiaque comme du petit lait avant que entre deux cuisses renaisse le soleil et s’évapore dans l’humidité de la fontaine de la sirène nue.
Entrée, sortie. Les mots glissent et se dispersent, tombés loin, leur dictionnaire en déséquilibre.
Broussaille : voilà le mot dont nous avons besoin et qui nous poursuit comme la vie juste avant le silence définitif. Il éclaire les sens en leur méli-mélo et c’est le vrai poème à déchiffrer. En position instable reste ce qui vibre sous le souffle en un rythme alternatif qui définit l’être majeur, né, jailli de là.
Dès lors toujours l’écho d’elle. Les émotions les plus graciles font des bruits de fer même si les chaînes furent pourtant détachées. Reste une tendresse sans reflet dans le miroir, un lien vaguement décalé.
Et le noeud dans la gorge demeure irréductible. La ligne d’horizon se distingue encore et se dessine à rebours. Jardin à fleur ouverte. Source grondante. L’aube puise là toujours sa force. Ne jamais lâcher demain au petit matin.
Un petit canto se vocalise en sourdine, en mode vibrato. Pompes cadencées propulsent la vie dans les chairs en battements divers. Avant que tout se termine par un bel aigu qui dure, dure. Qui pourrait ne pas se laisser séduire ?
jean-paul gavard-perret
Photo Montage de Frédérique Longrée