L’eut-il ? (“Léthé des passions” — 10)

La tête n’a plus sa tête. Car il faut bien l’admettre il n’y a plus rien à dire. Juste boire aux seins offert au zodiaque comme du petit lait avant que entre deux cuisses renaisse le soleil et s’évapore dans l’humidité de la fon­taine de la sirène nue.
Entrée, sor­tie. Les mots glissent et se dis­persent, tom­bés loin, leur dic­tion­naire en déséquilibre.

Brous­saille : voilà le mot dont nous avons besoin et qui nous pour­suit comme la vie juste avant le silence défi­ni­tif. Il éclaire les sens en leur méli-mélo et c’est le vrai poème à déchif­frer. En posi­tion instable reste ce qui vibre sous le souffle en un rythme alter­na­tif qui défi­nit l’être majeur, né, jailli de là.
Dès lors tou­jours l’écho d’elle. Les émo­tions les plus gra­ciles font des bruits de fer même si les chaînes furent pour­tant déta­chées. Reste une ten­dresse sans reflet dans le miroir, un lien vague­ment décalé.

Et le noeud dans la gorge demeure irré­duc­tible. La ligne d’horizon se dis­tingue encore et se des­sine à rebours. Jar­din à fleur ouverte. Source gron­dante. L’aube puise là tou­jours sa force. Ne jamais lâcher demain au petit matin.
Un petit canto se voca­lise en sour­dine, en mode vibrato. Pompes caden­cées pro­pulsent la vie dans les chairs en bat­te­ments divers. Avant que tout se ter­mine par un bel aigu qui dure, dure. Qui pour­rait ne pas se lais­ser séduire ?

jean-paul gavard-perret

Photo Mon­tage de Fré­dé­rique Longrée

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