Faire l’amour dit-on aide à s’endormir. Alors tandis que le soir glisse sous les portes mais qu’il fait jour encore sur la table de verre, il attend son pas dans le jardin. C’est là à la fois un lancer et un parcours. C’est comme s’il advenait de lui-même. Mais combien d’effort pour une telle conquête et un tel chemin de traverse ?
Il sera parcouru et fondu de mots enchantés pour que se révèle un monde extraordinaire en des frontières dont les deux entités s’articulent tantôt violemment, tantôt de façon harmonieuse mais toujours au seuil, au seuil infini que chaque baiser renouvelle. Dans le lit, ce qui est a priori parfaitement immobile devient ambulatoire au plus haut point à qui dépasse parfaitement ce qui passe et repasse tout en faisant semblant d’être curieusement dépassé par ce qui bouge dans un être.
Chacun glisse en chacun dans la pièce obscure où le tourbillon habite chaque coin de la pièce et envahit follement en chacun. Là le geyser au beau milieu du malgré tout. Il était jusque-là parfaitement immuable mais par petits bonds plus rien ne semble pouvoir s’arrêter au beau milieu de ce qui s’arrête malgré tout au-dessous, au-dessus.
Les amants n’ont plus de non mais seulement des oui, oui, oui. C’est ainsi que sans non tout se passe par oui dire.
jean-paul gavard-perret
Photo de Harvey Stein
Excellent texte!