Amphore des halles (“Léthé des passions” — 8)

Posant ses yeux sur elle, son souffle s’élargit jusqu’à l’ultime chair par la sève vers l’inconnu sur lequel pressent les lèvres.

Dos à dos de cym­bales jouées douces sous la jupe des femmes et leur sexe du soleil. L’homme s’en fait par­fois l’excellent archi­tecte : il ajuste les défauts de l’enfance avec ses doigts et pour la déco­ra­tion creuse un petit fleuve alen­tour dans lequel il laisse flot­ter ses veines d’amour.

L’une veut un lit, l’autre la biblio­thèque de fées. D’un geste de vau­tour, cha­cun laisse les mésen­tentes crou­ler dans l’eau salée. Cela com­mence par quelque chose de tout petit qui s’appelle la nuit et qui s’approche : des hérons lui prêtent leurs ailes dont les gris diurnes recèdent des reflets argen­tés.
Il faut sans cesse chan­ger de cos­tumes et de fris­sons avec ses astrin­gences et ses assour­dis­se­ments. C’est bien l’heure où flot­ter pour som­brer puis mon­ter dans un rap­port d’alouette avant que le jour bleu épais revienne ron­ger des freins.

Une amor­tie est-elle pos­sible ?
Il fau­drait tout blo­quer sur la tige en même temps qu’accélérer son mou­ve­ment pour que se déchainent les simul­ta­néi­tés dans deux machines à ver­tiges avant que soit pressé le bou­ton de leur siège éjectable.

jean-paul gavard-perret

Photo de Michèle Divoy

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