Posant ses yeux sur elle, son souffle s’élargit jusqu’à l’ultime chair par la sève vers l’inconnu sur lequel pressent les lèvres.
Dos à dos de cymbales jouées douces sous la jupe des femmes et leur sexe du soleil. L’homme s’en fait parfois l’excellent architecte : il ajuste les défauts de l’enfance avec ses doigts et pour la décoration creuse un petit fleuve alentour dans lequel il laisse flotter ses veines d’amour.
L’une veut un lit, l’autre la bibliothèque de fées. D’un geste de vautour, chacun laisse les mésententes crouler dans l’eau salée. Cela commence par quelque chose de tout petit qui s’appelle la nuit et qui s’approche : des hérons lui prêtent leurs ailes dont les gris diurnes recèdent des reflets argentés.
Il faut sans cesse changer de costumes et de frissons avec ses astringences et ses assourdissements. C’est bien l’heure où flotter pour sombrer puis monter dans un rapport d’alouette avant que le jour bleu épais revienne ronger des freins.
Une amortie est-elle possible ?
Il faudrait tout bloquer sur la tige en même temps qu’accélérer son mouvement pour que se déchainent les simultanéités dans deux machines à vertiges avant que soit pressé le bouton de leur siège éjectable.
jean-paul gavard-perret
Photo de Michèle Divoy