Lever le voile sur les secrets du passé…
Sur les traces de Méjaï et de sa fille, Armando Catalano, dit Le Scorpion, est parti pour Istanbul puis Le Caire.
Dans le palais d’al-Kabir, le grand Tuggar, Méjaï doit se défendre alors que le meurtre d’une des tueuses met tout le monde en émoi. Une favorite raconte à al-Kabir que l’assassin a fui sur une felouque affrétée par l’eunuque ottoman.
Sur le bateau qui descend le Nil pour rejoindre la Sabbatéenne, le Scorpion pense à Méjaï et à la manière de délivrer sa fille. Il rejoint cette femme pour retrouver la tombe d’un Pharaon maudit, Akhenaton, et déchiffrer des textes. Or, cette tombe n’a pas été conçue pour échapper aux pillards, mais… aux prêtres des cultes anciens.
La quête s’avère aventureuse et rude car la tombe et les secrets qu’elle recèle remettraient en cause les fondements de religions monothéistes. Et dieu sait si les adeptes de celles-ci détestent ce genre de situation.
Et le Scorpion est bien déterminé à mettre, coûte que coûte, la main sur un trésor royal qui lui permettrait…
Après Tamose l’Égyptien, ce second volet, donne l’occasion à Stephen Desberg de plonger dans les secrets de textes fondateurs, dévoilant des faits qui seront contrefaits plus tard. Il exploite quelques thèses de la Kabbale. Il oppose, dans la région, quelques ambitions sur la Palestine et sa légitimité vis-à-vis du peuple juif. Celle-ci est-elle, comme écrit dans la Bible la Terre promise ? Il va plus loin, remettant en cause, avec adresse, quelques dogmes.
Mais, le souffle de la grande aventure continue de chauffer les tribulations du héros. Celui-ci, d’ailleurs, se retrouve déchiré, avec l’entrée en scène de la Sabbatéenne, entre deux figures féminines et la volonté de retrouver et délivrer sa fille.
Ce récit tumultueux est mis en images par Luigi Critone, dessins et couleurs, qui succède à Enrico Marini, le créateur graphique de la saga. Et la transmission du crayon et du pinceau se passe bien.
On retrouve les personnages conformes aux souvenirs, des décors flamboyants comme ces rues animées de Louxor, les scènes nocturnes dans le désert.
Stephen Desberg jongle admirablement entre aventure, exotisme, ésotérisme et dogmes religieux pour une intrigue passionnante, avec une mise en images réussie de Luigi Critone.
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serge perraud
Stephen Desberg (scénario) & Luigi Critone (dessins et couleurs), Le Scorpion - t.14 : La Tombe d’un dieu, Dargaud, mai 2022, 48 p. — 13,00 €.