Edouardo Molinario, Dialogues #16

Les zèles du désir

Les talons hauts avaient été créés au départ pour les nobles et leurs étriers à che­val. Ce jeu d’échasses fut rem­placé par les chaus­sures plates à l’ascension plus aris­to­cra­tique. Pour les femmes, les talons étaient sur­tout uti­li­sés pour pro­té­ger les vête­ments de la boue avant que les temps et les modes changent.

De telles pro­thèses allongent les lignes du corps et rendent les femmes plus belles et dési­rables.
C’est pour­quoi, même nues, les égé­ries doivent gar­der leurs talons. Comme le prouve le mys­té­rieux Mon­sieur X, membre de la classe moyenne supé­rieure Fran­çais, qui à Paris dans les années 1930 aimait repré­sen­ter les filles d’une mai­son close de Pigalle.

Quant à Hel­mut New­ton, qui a grandi dans les années 1930 à Ber­lin, il a suivi sou­vent la même règle. Pour lui, le soleil de la Riviera offrait à ses ama­zones le décol­leté le plus ver­ti­gi­neux qui soit.…
Mais — masques à pro­vo­quer la nuit pen­dant la jour­née — les talons hauts et du désir firent des ses modèles des Cen­drillon qua­si­ment irréelles.

jean-paul gavard-perret

Edouardo Moli­na­rio, Dia­logues #16, Col­lec­tion Edouardo Moli­na­rio, CEM Milan, 2022.

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