Culbutes dans les foins coupés. Se sautent ainsi bien des haies caressées jusqu’à l’inquisition pour qu’Éros avoue tout. Cela vient de loin : et loin, ce sont celles qui s’avancent en cotillon de foin et de rires.
Les hommes sentent leur sang danser et crient : “Oh bacchantes venez !” Chacun est nu comme une dent qui mord.
Puis, une modeste douceur prend dans les mollets après le divin tremblement. Se sont bottelées bien plus que de faunesques illusions. Se sont glanés quelques bouts de corporéité — preuve indéfectible que dieu réside en soi lorsque que le veut une compagne au profane parfum d’Andalouse.
Si bien que le sens rougit toujours quand s’évoque une envie de corps, de sueur, d’étreinte. Le foin coupé que les filles et les défroqués ont remué prouve qu’il existe de ces moments qui se comptent trop souvent sur les doigts d’une seule main.
Il s’agit en quelque sorte de labourer la grammaire des choses là où la langue se perd dans autre chose que le corps d’un texte. Car l’écriture louche toujours vers le lieu où la langue retourne les herbes sèches des mots.
Ils érigent soudain la vie en principes d’écriture ouverts sur l’obscur. Ce qui met à mal toute masturbation intellectuelle d’une tradition mortifère.
jean-paul gavard-perret
Photo de David Dubnisky