Un thriller aux développements effrayants
Stéphane Marchand remet en scène la capitaine Maxime Barelli, déjà rencontrée dans la suite d’actions trépidantes racontées sous le titre Face Mort (Fleuve Éditions – 2020).
La police est prévenue par un étudiant qui matait une jeune femme se livrant à un jeu sexuel en ligne. Le légiste, accompagné de Yann Braque, n’en croit pas ses sens quand il enlève le casque de réalité virtuelle.
Maxime Barelli, avec son commando, doit exécuter sept informaticiens œuvrant dans un hangar perdu du Caucase. Tout va bien jusqu’au repli quand Maxime se fait surprendre par un colosse. Gravement blessée, à l’hôpital, elle se fait blâmer par le général Othar. Il veut qu’elle fasse soigner ses pulsions de mort.
C’est un avocat venant réclamer la mise sous scellées du cerveau de la jeune femme, Sonia Callaire, qui va mettre Braque sur la piste d’une société avec qui elle était sous contrat. Mais, quand une section de paras, en pleine jungle africaine, est anéantie, Maxime Barelli et Yann Braque doivent faire équipe, unir leurs efforts pour démonter une effroyable conspiration, une manipulation monstrueuse du cerveau …
Maxime Barelli, capitaine au sein des forces spéciales, est chargée de missions confidentielles, de contre-attaques stratégiques menées sous le sceau du secret. Elle-même n’est pas habilitée à en connaître les raisons. Elle doit exécuter la mission avec succès.
Parallèlement, un lieutenant de police, une des meilleurs spécialistes en matière de cybercriminalité, mène une enquête diligentée par la mort, dans d’étranges conditions, d’une jeune femme confite dans un univers virtuel.
Stéphane Marchand imagine une société qui, après l’Internet des objets, propose une nouvelle façon de vivre avec l’Internet des organes. Le cœur, le foie, l’intestin, le sexe… sont reliés, grâce à des puces, à une centrale biologique qui pourra les surveiller, les upgrader. Mais cette société s’intéresse au cerveau, pour donner à celui-ci des pulsions, des modes de fonctionnement en mobilisant certaines zones pour le pire.
Entre actions musclées, combats, enquêtes à haut risque, avec un récit fourmillant d’informations autour des mutations possibles grâce à des opérations spécifiques, le romancier imagine une véritable industrie faisant de cobayes des destructeurs animés par la haine et le besoin irrépressible de tuer.
Avec une intrigue tendue, au suspense mené de main de maître, avec des personnages campés avec justesse, aux caractères construits, aux profils structurés, avec une écriture serrée, un tempo rapide, l’auteur fait de ce roman une véritable bombe alarmante par le futur proche qu’il laisse deviner.
serge perraud
Stéphane Marchand, Jusqu’en enfer, Fleuve noir, coll. “Thrillers”, juin 2022, 400 p. – 19,90 €.