Sanda Voica, Les nuages caressent la terre

Vestiaire du crépuscule

Sanda Voica pour­suit ici des “Pay­sages écrits” de manière de plus en plus pro­fonde.
“Tout est sorti de moi” écrit celle qui, ayant perdu sa fille, “trans­porte l’amour dans l’amour” entre dérai­son et “rai­son sans rai­son” en cinq moments.

L’auteure pré­serve la mémoire de Clara en réani­mant la nôtre et en l’accompagnant d’oeuvres — dont celles, entre autres, de Véro­nique Sablery, Phi­lippe Bou­ti­bonnes, Caro­line François-Rubino — qui donnent des formes à l’impensable.
Un entre­tien infini suit son cours, sur­git entre dou­leurs et par­fois une forme d’apaisement pro­vi­soire. Clara ne sera jamais l’étrangère et conti­nue de gran­dir sans ce  texte puis­sant qui bous­cule lec­trices et lecteurs.

Rien n’a lieu que cette absence irré­ver­sible mais que l’auteure trans­cende au sein de sa fatigue, même si rien ne peut abo­lir “le bagne de sa vie”. Res­tent les champs déserts qui se tra­versent là où “jamais le som­meil de la rai­son / Ne lis­sera les plis de la folie” qui sou­dain se partage.

jean-paul gavard-perret

Sanda Voica, Les nuages caressent la terre, Les paral­lèles croi­sées — Les Lieux-Dits, Stras­bourg, Juin 2022, 96 p. — 18,00 €.

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