Photographie et architecture : Rome ville ouverte
Carlo di Giacomo crée des visualisations qui entretiennent un rapport avec l’architecture et d’une certaine manière “contre” l’image. Il est connu pour ses photos qui explorent la nature la plus intime des choses, avec un point de vue unique.
Pour prendre des photos, il utilise des équipements numériques tels que des appareils photo analogiques et Polaroid, comme Spectra qui a donné vie à Polarcheos (mixage des mots Polaroid et Archéologie). S’y réinterprète l’urbain romain de manière personnelle avec la technique du flou.
Regardant certains bâtiments modernistes de différents quartiers de Rome, dans les premières années du siècle dernier, il donne une nouvelle vie à ces édifices “extravagants” (comme les anciennes fabriques de savon, de tabac, l’ancienne bâtiment de gazomètre et de nombreux types d’archéologie urbaine qui se situent entre les quartiers d’Eur, Garbatella et Ostiense) pour leur accorder une valeur archéologique que les Romains ne voient plus.
Prenant ces photos avec de vieux films il obtient des images rétro avec taches, ombres et les empreintes digitales. Il a utilisé un scanner pour créer des fichiers numériques en haute résolution pour imprimer des images plus grandes que celles d’origine sur divers supports d’art (plexiglas, D-bond).
S’y découvre le goût pour la sculpture et la peinture (surtout les impressionnistes) et l’artiste y approfondit l’étude des grands arts du passé en des dialogues qui deviennent le paradoxal passage pour réengendrer “du sujet” dans une alchimie particulière.
jean-paul gavard-perret
Carlo di Giacomo, Polarcheos, Legal4Transport, Rome, jusqu’au 3 juillet 2022.