Voici la toute première monographie d’envergure de Paul-Armand Gette. Depuis 60 ans, l’œuvre de Paul Armand Gette se déploie au travers de livres, de dessins, de sculptures, de photographies, voire de traces de ces photos. L’érotisme y a une place majeure, laissant aux modèles l’initiative et la liberté de leurs poses.
Abondamment illustrée, elle retrace les principaux moments de sa carrière et met en lumière la cohérence d’une œuvre inclassable dans laquelle la mythologie se conjugue avec la botanique, la géologie, l’entomologie et l’histoire de l’art, à partir du fil rouge de la figure de la déesse Artémis
Sous son signe, Paul Armand Gette joue toujours avec l’indicible et une certaine forme de l’irreprésentable. Dans cet ensemble de textes de Blandine Chavanne, Paul-Armand Gette, Nadine Gomez-Passamar, Bernard Marcadé, Marguerite Pilven, Lydie Rekow-Fond, Alexandre Rolla, est rappelée l’importance d’une oeuvre qui peut être jugée trop naturaliste voir immorale.
Mais il s’agit pour Gette de créer une connexion entre la nature et le paysage et la mise en situation de modèles féminins en de tels lieux.
L’artiste interroge le regard en remettant en question les notions de modèle, observation et prise. Parfois, les parfums d’avril enveloppent les silhouettes — souvent décadrées par pudeur paradoxale car subtilement perverse. L’artiste capte des seuils.
S’ouvre l’idée du devenir de la femme. Chacune trouble autant le cœur que le désir du créateur.
Mais il sait plus qu’un autre combien l’érotisme est une cosa mentale. Et même s’il s’incline pour photographier de plus près l’essence du féminin, son invisible reste bien un inconnu.
Et offert comme tel.
jean-paul gavard-perret
Artémis & Paul-Armand Gette – 50 ans de rencontres & conversations, Les presses du réel — Al Dante, 2022, 264 p. –35,00 €.