Philippe Jaccottet est un des rares poètes et écrivains à avoir défendu et illustré l’importance l’oeuvre d’André Dhôtel : “tantôt il a quelque chose du peintre chinois de jadis, tout occupé à demeurer immobile pour saisir, au bout de longues années d’humble contemplation, la vérité d’une montagne, d’une brume, d’un roseau ; tantôt il me fait penser au contraire à certains romantiques allemands, toujours en mouvement à la recherche d’une lumière fuyante” écrivait-il pour montrer l’originalité d’un auteur qui est bien plus qu’un petit maître.
Il est vrai que celui-ci fut un modeste. Ce qui lui donna la capacité de souligner le merveilleux quotidien ou le goût pour les choses de campagne.
Se comprend alors facilement ce qui rapprochait les deux créateurs et leurs oeuvres. Ils furent en correspondance pendant une trentaine d’années et le poète lui consacra plusieurs textes critiques dont les neuf essentiels sont réunis ici.
Pour les deux, au commencement n’était pas le Verbe mais le réel.
Mais le verbe garde le dernier mot.
jean-paul gavard-perret
Philippe Jaccottet, Avec André Dhôtel, Choix de textes critiques et correspondance, Illustrations d’Anne-Marie Jaccottet, Fata Morgana, Fontfroide le Haut, 2022, 112 p. — 18,00 €.