Fleurs et bondages
La série sur la beauté et l’intimité, Flowers, du photographe de Pise est née pendant le confinement qui a paradoxalement titillé sa création.
S’inspirant d’un livre pratique de Hojō Jutsu sur l’art du Shibari, le créateur a repris ce process sur des fleurs coupées (lys, anémones, roses, tulipes etc.)
Si le Hojō Jutsu est l’art martial de retenir les captifs avec une corde (utilisé sur le champ de bataille par l’Empire du Japon classique), il est devenu une technique raffinée (le Shibari) et l’art spirituel du bondage érotique.
Les fleurs nouées ici ressemblent à des corps maîtrisés dans leurs élans vitaux, leur épanouissement sexuel.
Des nœuds pudiques créent un pouvoir particulier des fleurs qui, dit Pucci, “explosent de passion malgré leurs liens. Placés entre tourment et extase”.
Le tout dans des prises où l’utilisation voluptueuse et rigoureuse de la couleur et de la lumière reste constante.
jean-paul gavard-perret
Leonardo Pucci, Flowers, Robin Rice Gallery, New York jusqu’au 30 juillet 2022.