Chez Marlene Dumas, la sublimation de la clarté travaille toujours à partir de la perte. Et la femme devient dans ce dispositif un lien interstitiel. Ses images se collent imaginairement entre elles pour introduire du leurre dans et de la jouissance.
Nous pouvons donc parler à propos de l’artiste d’un imaginaire de lumière capable de nouvelles conjonctions que le spectateur peut reconstruire à son profit à travers des jeux de trames et de dames. Se retrouve une unité perdue et essentielle.
L’artiste est devenue en peu d’années une star de l’art contemporain. Malgré son nom aux assonances françaises, la créatrice Afrikaander est née au Cap où elle est restée jusqu‘à 23 ans, date de son départ pour la Hollande.
Longtemps, elle s’est rêvée descendante de l’auteur des Trois Mousquetaires et du Masque de fer. Mais, selon ses propos, elle ne sait même pas si ses ancêtres » étaient« des huguenots réfugiés religieux ou des criminels de droit commun »…
Adepte de la représentation humaine, elle brise le tabou qui pesait sur elle dans une série de dessins créés en 1991–1992 qu’elle intitule « dessins noirs ».
Pour la première, fois l’artiste représente des figures blacks exécutées à l’aquarelle noire. Chaque visage est placé dans la case d’une immense grille afin de poser sans autre forme de procès le problème de l’identité.
jean-paul gavard-perret
Marlene Dumas, Open-End, Paolo Grassi, Venise, jusqu’au 8 janvier 2023.
Exposer au Palazzo Grassi n’est pas anodin . Mont Palatin déplacé de Rome à Venise . Jubilé de notoriété . Le Grand OEUVRE de Marlene Dumas est là .
Très simple, voire dépouillé : un visage, un corps, quelques couleurs, le plus souvent délavées . Avec des moyens limités, l’artiste crée des tableaux aussi excessifs dans un sujet que dans leur dynamique. JPGP transcrit l’essentiel de cette clarté issue de ” la perte ” .