Les pages de Paris, Seine étaient prévues à l’origine pour une parution en 1947 chez Skira. Elles devaient être le dernier livre du “vieux piéton” au sujet de sa capitale aimée.
Marquet était prévu afin de les illustrer d’une cinquantaine de lithographies. Mais le projet fut oublié à la mort, la même année, de l’écrivain et de l’artiste.
Cette promenade poétique est restée jusqu’ici en partie inédite. La prose de Fargue exalte vertiges et sentiments enfouis et tout un monde invisible là où le quotidien se transforme en fantasmagories.
Le poète noctambule sait capter les détails des rues et situations. Si bien que de telles narrations riches d’anecdotes deviennent une exploration d’un Paris mythologique.
Le tout sous le prétexte d’un “vague bohême” qui lui rappela que Paris donne “le sentiment de l’éternité”. Et Fargue, suivant cette vision, révèle tout un ineffable qu’il s’agit de percevoir.
Car si tout est sous les yeux, encore faut-il posséder le regard et l’écriture capables de percevoir sous l’apparence de la cohue des rues de Paris son “vaste noyau” où grouille une faune humaine.
jean-paul gavard-perret
Léon-Paul Fargue, Paris, Seine, illustrations de Philippe Hélénon, Fata Morgana, Fontfroide le Haut, mai 2022, 184 p. — 2,00 €.