La Chanson de Roland est une des plus fameuses chansons de geste de tous les temps, contant la mort du chevalier dans les gorges de Roncevaux.
Mais, quels événements, quelles circonstances ont amené à un tel dénouement ?
En 778, Charlemagne, qui se considère comme le défenseur de la foi du Christ veut, face à l’Empire Islamique, établir une Marche pour créer une nouvelle ligne de front au sud des Pyrénées. La puissante armée des Francs après la prise de Pampelune, se dirige vers Saragosse, la solide ville hispanique de nord.
Sur place, Charlemagne est trahi par les Sarrazins. Il entre en furie. Mais la colère est mauvaise conseillère et l’amène à commettre une grave erreur.
Le second tome s’ouvre sur les combats pour conquérir Saragosse. Sur une tour de siège en flammes, Roland et quelques guerriers tentent de prendre pied sur les murailles. Ils sont repoussés et la tour s’effondre. De nombreux soldats francs ont péri dans la tentative de prendre cette ville. Charles s’entête, ne voulant pas rester sur un échec. Il décide d’assiéger la cité. Pour cela, il faut attendre la décrue de l’Ebre.
Les barons ne comprennent pas et souhaitent repartir, se contentant du butin déjà acquis et de la prise de Pampelune. De plus, Al-Hossain, le gouverneur de Saragosse, fait parvenir des chariots remplis de richesses. Roland, rescapé, n’est pas de cet avis.
Lorsqu’un messager vient annoncer que les Saxons se sont révoltés et menacent de franchir les Rhin, Charles ourdit un plan.
Mais, quand les fils de Soliman réussissent à libérer leur père, retenu prisonnier pour félonie, la situation devient critique…
Avec ce diptyque, Juan Luis Landa raconte avec soin, les différentes étapes qui ont amené les défaites de Charlemagne et la mort de son plus fidèle chevalier. Il décrit les différentes parties en présence, entre les Sarrazins, les Vascons dont la princesse et son fils sont les otages de l’Empereur.
Avec précision, il détaille les choix retenus par les principaux décideurs. Il montre l’orgueil de Charles, sa volonté de vengeance, son dépit, les exactions qu’il ordonne, suscitant, en réaction, la rage de ses ennemis.
Assurant dessin et couleurs, il réalise des pages d’une beauté exceptionnelle. Avec un trait fin, il met en scène de très nombreuses actions, combats. II donne une belle idée de la confusion qui devait être de mise lors des corps-à-corps, lorsque les soldats luttaient avec des armes de poing. Le graphisme est énergique avec une mise en scène dynamique et un choix de vignettes fort appropriées au contexte.
La mise en couleurs prend en compte le climat, des teintes chaudes pour Al-Andalus au mois d’août, des coloris plus sombres pour les forêts bordant Roncevaux.
Juan Luis Landa offre une véritable page d’Histoire mise en images de façon majestueuse.
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serge perraud
Juan Luis Landa (scénario, dessin et couleurs), Chroniques de Roncevaux – t.02 : Munjoie !, traduit de l’espagnol par Aurore Schmid, Glénat, coll. “24x32”, avril 2022, 56 p. – 14,95 €.