Les cascades lumineuses d’Ivan Navarro
Artiste conceptuel et quasi-cinétique, Iván Navarro présente une suite de sculptures et structures en utilisant la lumière comme matériau de base afin que le réel et l’irréel se côtoient en une suite de détournement en jeux de fluorescences.
C’est aussi une installation immersive inédite qui met en jeu le rapport homme et machine.
Pour la première fois dans sa pratique, Navarro articule la lumière électrique, son médium de prédilection, et la peinture qu’il n’avait qu’effleurée jusqu’à présent, manière de refuser de cultiver certains fantasmes mais de les électrifier ou les court-circuiter
Le Chilien s’empare des éléments iconiques comme ceux du quotidien en refusant tout formalisme gratuit. Ces transferts plutôt minimalistes contiennent toujours une critique implicite du monde.
La prise de risque est toujours là. Et ce, pour faire bouger les curseurs artistiques. Intéressé aux concepts d’espace et de vision, Iván Navarro reste proche du précurseur de l’art optique Josef Albers.
Comme lui, il expérimente une abstraction particulière que le créateur allemand développa au Bauhaus puis au Black Mountain College.
Mais, désormais, par cette incursion de la peinture, aux désastres Navarro préfère ce qu’il nomme des “prostutopia”. Dans ce nouveau mixage, elles sont de seconde génération.
Sans être vraiment des utopies, l’artiste dévoile par la peinture ce qu’elle cache au sein d’une poésie abstraite et visuelle.
jean-paul gavard-perret
Ivan Navarro, Constellations of Fate, Templon — Bruxelles, du 27 avril au 18 juin 2022.