Cette histoire de compagnonnage dit tout à Christian Edziré Déquesnes.
Il a organisé pour Rimbaud L’éffaré en Douai, ville natale du maître de cérémonie, cet opus qui mêle création et savoir.
Les compagnons n’ont pas joué les spécialistes. Chacun a offert sa vision de celui qui continue à éclairer le monde en plaçant la poésie sur un autre pied. Dans cet opus Georges Izembart n’est pas oublié. Et les Rimbaldiens trouveront dans ce “melting-potes” des vues originales.
Avant que sa vie soit usée, Rimbaud est retrouvé ici dans ses périodes de créativité.
Son oeuvre est plus que saluée par ceux qui se sont nourris de ses “voyages au bout de l’envers”. Ils ne se veulent pas nécrophages ou amateurs de toussaint. Tous cherchent à montrer comment les a touchés celui qui sut écrire à contre-temps et qui fait plus qu’un autre que la poésie reste vivante.
De julien Blaine à Ivar Ch’Vavar, d’Anne Létoré à Glibert Bourson et Jacques Cauda, le héros sort du camp des inhumés.
Il demeure l’Exemple absolu de celles et ceux qui défont les pietà et qui revendiquent le droit de n’être toujours qu’eux-mêmes, quel que soit le prix à payer. Ces extases clandestines et connexes se veulent vives et légères face aux tocsins que produisent des laudateurs de cour.
Face à de tels compassés s’inscrit un outre-monde plus en accord avec qui fut le poète.
jean-paul gavard-perret
Collectif, Les Inédits de Rimbaud — c’est nous, Editions Douro, coll Bleu Turquin, Paris, avril 2022, 100p. — 19,00 €.