Matines à toute heure pour l’usage des vivants
Aux victimes d’un destin peu clément, il est temps de relever la tête. Et pas que.
Dans ce but, Laurent Robert sait soulever et mettre le feu à certaines poutres maîtresses.
Et celui qui un temps enclavé par le Covid podcastait sur Houellebecq pour ses étudiantes a priori des plus correctes et obéissantes à souhait ne désespère pas de les imaginer derrière leur écran en liquette affriolantes. Tandis que le monde va de guingois, le poète se moque d’un confinement qui n’est pour lui que du “Lamartine pour les branques”.
Et il préfère Martine à la plage et à poil lisant en sa compagnie du Eugène Sue. Si bien que suer devient le seul bain de jouvence où notre abbé défroqué sourit.
L’auteur nous propose donc à travers son exemple un manuel de survie des plus accomplis. Tout est fait pour dérouter nos déroutes, dans une programmation neuro et linguistique où les hormones n’ont pas du mal à suivre et même anticipent un tel laïus qui ne peut se nommer que jouissif.
Pour preuve, ici “la cyprine nourrit le conte” là où “le poème du clitoris / d’une main cadencée s’écrit”. Si bien que tout valétudinaire trouvera de quoi se faire une santé.
Le désir opine à toute heure et les ondines font de même. Plus besoin d’horaires puisque les siestes porcines restent le meilleur des biens.
jean-paul gavard-perret
Laurent Robert, Précis de survie, Editions Maia, 2022, 204 p. — 19,00 €.