Franck Bouyssou & Jacques Cauda, Corps incessant

Imper­ti­nences visuelles

Souvent, dans les livres à quatre mains, l’artiste est réduit au rang d’illustrateur. Il n’a comme fonc­tion qu’enluminer un texte poé­tique. Or, ici c’est l’inverse qui se pro­duit.
Le corps noc­turne que Franck Bouys­sou évoque sans être ano­din dans la façon où il est évo­qué manque sinon de piment d’Espelette du moins d’originalité.

De fait, il est le pare-fumet de corps de jeunes femmes que Cauda agite au sein de leur inti­mité pro­mise même si elles ne sont pas for­cé­ment des filles à mate­lots (d’eau salée plus que douce).
Le livre devient un fan­tas­tique cata­logue de la Redoute obs­cène qui rend Trois Suisse impé­ni­tents, Till espiègle. Mais ils ne sont pas les seuls.

Les femmes ici sont irré­sis­tibles et induisent ce que les mots du livre ne pro­posent pas for­cé­ment. Ne se vou­lant pas trop pré­cieuses mais en rien ridi­cules, elles ne ratent pas une cible que la morale empêche de préciser.

Une fois de plus, toutes affaires ces­santes, Cauda prend le relais.
A ce que les mots refusent de dire, il accorde ses imper­ti­nences visuelles : de beaux jam­bons et leur zone éro­gène portent le voyeur à la fron­tière du pays où tout est per­mis et aux col­lines inspirées.

jean-paul gavard-perret

Franck Bouys­sou & Jacques Cauda, Corps inces­sant, Edi­tions Pour­quoi viens-tu si tard, Nice, 2022, 78 p. — 10,00 €.

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Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Erotisme, Poésie

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