Quand l’ennemi à des coups d’avance
Une civilisation extraterrestre, les Atils, donne à l’humanité, au XXIIIe siècle, les moyens de coloniser de nombreux mondes. Cependant, des vaisseaux partis en exploration avant ce contact, restent introuvables. Perdus dans l’espace, ils sont des proies pour des contrebandiers et les objets d’un enjeu assez mystérieux pour des prédateurs.
Pour retrouver ces nefs perdues, la Confédération a créée une structure dénommée L’Agence qui a pour mission de sillonner l’univers pour les retrouver avant les autres. Une des équipes est commandée par Milla, une jeune femme énergique.
Ce nouvel épisode s’ouvre quand Silloë explique au commander Atil l’attaque du vaisseau amiral par des Écumeurs menés par Raylan, et le sacrifice de son père, celui de nombreux agents. Le commander pense à un complot et suppose que certains de ses semblables y sont mêlés.
Dans l’ombre de la planète Cassandre, Clarence et ses équipiers tentent de comprendre comment Raylan a pu s’emparer de données sensibles. Ils se lancent sur ses traces mais ils ont toujours un coup de retard.
Dans la base secrète Shadow, Milla et ses collègues retrouvent une scientifique de la cellule Epsilon. Elle est la rescapée d’une attaque. Le reste des membres survivants a pu fuir. Celle-ci émet, cependant, des doutes sur la survie de ses amis et révèle, avec réticence, le contenu de leurs travaux. Ceux-ci portaient sur le vaccin universel donné par les Atils, un vaccin qui a permis d’éradiquer la majorité des maladies humaines, mais pas que…
Le scénario de Colonisation rebondit de belle manière. Denis-Pierre Filippi donne un coup d’accélérateur à un récit déjà riche en actions et rebondissements. Il multiplie de nouvelles pistes et le développement d’intrigues secondaires. Les principaux héros ont fort à faire face à de nouveaux dangers. Le scénariste n’hésite pas à sacrifier des personnages, intégrant de nouveaux protagonistes.
Avec cette série, Denis-Pierre Filippi propose une science-fiction moderne incluant des données politiques très actuelles et des notions philosophiques.
Le dessin de Vincenzo Cucca est réaliste, très réaliste. Il offre des planches remarquables par la précision du trait, le souci du détail et l’imagination très fertile dont il fait preuve pour proposer une faune particulièrement menaçante, une flore exubérante et des vues superbes de l’espace et des planètes. Ses personnages sont justes tant dans leurs expressions que dans leurs gestuelles.
La mise en couleurs toniques, aux teintes dynamiques, de Fabio Marinacci rehausse, s’il en était besoin, un graphisme de belle qualité.
Avec ce nouvel opus, la série Colonisation gagne encore en intérêt. Ce récit de science-Fiction se déploie de belle manière avec un scénario enrichi de nouvelles perspectives.
serge perraud
Denis-Pierre Filippi (scénario), Vincenzo Cucca (dessin) & Fabio marinacci (couleur), Colonisation – t.06 : Unité Shadow, Glénat, coll. “24x32”, février 2022, 48 p. – 14,50 €.